Monsieur le Président,
En dépit des déclarations répétées du pouvoir en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, la CGT déplore l’absence de réelles avancées. Dans la Fonction publique comme dans tous les secteurs professionnels, les inégalités persistent et les agressions sexuelles ou sexistes sont encore trop souvent le quotidien des femmes sur leurs lieux de travail.
Alors qu’elles représentent plus de 60 % des personnels, les femmes sont en moyenne rémunérées 14 % de moins que leurs collègues masculins dans les trois versants.
Une grande part de cette discrimination salariale réside dans les taux de primes versées qui jouent systématiquement en défaveur des femmes. C’est une des raisons qui conduit notre organisation syndicale à s’opposer à toutes formes de rémunération au mérite. Une autre part importante de la différence vient de la sous-valorisation des métiers à prédominance féminine : nous demandons une discussion sur la requalification et la reconstruction des grilles salariales pour assurer enfin l’application de la loi qui garantit un salaire égal pour un travail de valeur égale.
A l’occasion du 8 mars, la CGT Fonction publique rappelle que l’égalité entre les femmes et les hommes, y compris au travail, est un enjeu de justice sociale majeur qu’il faut faire aboutir, ici et maintenant.
Notre organisation syndicale a appelé les agentes et les agents des trois versants de la Fonction publique à s’inscrire massivement dans la grève féministe du 8 mars.
La CGT Fonction publique réaffirme l’urgence salariale, tant pour les fonctionnaires que les non-titulaires de la Fonction publique.
En particulier, le gel quasi continu de la valeur du point entre 2010 et 2021 inclus et son augmentation insuffisante en 2022 et 2023 pour couvrir l’inflation, conduisent à de graves pertes de pouvoir d’achat, à un tassement des déroulements de carrière et à un délitement dans la reconnaissance des qualifications.
Alors que Gabriel Attal affirme vouloir dé-smicardiser le pays, notre organisation rappelle que 20 % des
personnels ont des traitements compris entre le SMIC et le SMIC +10 % !
Le ministre de l’économie publie un décret le 22 février au Journal officiel qui annule, pour 2024, 10 Milliards d’euros de crédits au budget de l’État.
La demande de Bercy est claire : encore et toujours réduire les dépenses publiques ! Et alors que le Budget 2024 avait déjà subi des coupes catastrophiques, il faut maintenant que les ministères réduisent leurs achats (de 750 M€) et surtout leur masse salariale (de 700 M€), enfonçant encore un peu plus les 5 millions d’agentes et agents es de la fonction publique dans la misère, aggravant encore leurs conditions de travail et détruisant toujours plus les services publics.
Ce n’est pas de rémunération au mérite dont elles et ils ont besoin mais de meilleures rémunérations de base pour toutes et tous. Ce ne sont pas de nouvelles restrictions budgétaires qui doivent être à l’ordre du jour mais les moyens nécessaires pour le bon accomplissement des missions publiques.
La CGT Fonction publique demande une nouvelle fois l’ouverture d’une négociation immédiate pour acter des mesures salariales générales pour 2024 le plus rapidement possible. C’est pourquoi la CGT Fonction Publique appelle à la grève le 19 mars 2024.
Dans ce contexte la CGT Finances rappelle ses revendications d’un budget d’action sociale à la hauteur des besoins des agentes et agents.