Madame la présidente,
Nous voici de nouveau réunis pour une séance du CSAL ayant pour sujet le réaménagement d’un site de la DRFIP, celui de Paganini dans le 20ᵉ arrondissement.
Nous ne pouvons que déplorer que les CSA s’enchaînent désormais à une cadence de plus en plus insoutenable et incompatible avec les exigences du travail et des débats dans une telle instance.
La multiplication des séances dans des délais courts est dictée par le rythme effréné des déstructurations que vous entendez imposer à marche forcée. Ces déstructurations se chevauchent et se cumulent aujourd’hui sans que jamais vous n’ayez daigné écouter les objections et alertes des représentant·es des personnels. Les élu·es de Solidaires Finances Publiques Paris, de la CGT Finances Publiques Paris et de FO DGFIP 75 n’ont de cesse de dénoncer la dégradation du service public rendu à l’usager tout autant que la profonde et inquiétante détérioration de nos conditions de travail qui sont les conséquences mécaniques de vos projets destructeurs.
Vous ne consentez pas même à un simple dé-serrement du calendrier de ces « changements » alors même qu’ils ne parviennent même plus à être compatibles avec les exigences réglementaires les plus élémentaires du dialogue social. Les convocations se multiplient donc, en confirmant à chaque fois un peu plus le mépris que vous manifestez pour l’expression des agent·es de cette Direction. Aujourd’hui, nos organisations syndicales considèrent même qu’un pas supplémentaire a été franchi et que plus rien ne semble faire obstacle à la manifestation de ce mépris ostensible dont vous nous fournissez une nouvelle et éloquente démonstration.
Le sujet à l’ordre du jour ce 21 mai a déjà fait l’objet d’une journée entière de débats le 3 mai dernier. Ce jour-là, les élu.es des personnels ont émis un vote unanime « contre », ce qui a rendu obligatoire la convocation de cette seconde séance pour ré-examen.
Pour vous, cette obligation ne semble se limiter qu’à une démarche strictement formelle puisque vous n’avez manifestement pas utilisé le délai écoulé entre la première et cette seconde convocation – rendue nécessaire par notre vote unanimement défavorable à votre projet – pour amender vos documents et tenir le moindre compte de nos observations.
Vous n’avez pas même produit de nouveaux plans mis à jour et corrigés des nombreuses erreurs et incongruités qu’ils comportaient initialement ni joint les plans des sous-sols. Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir dénoncé en séance, le 3 mai dernier, la qualité indigne de ces plans que vous nous avez proposés et sur la base desquels vous entendiez pourtant défendre votre grand déménagement.
Désormais, vous ne faites même plus semblant de vous soucier de produire un support utile aux échanges puisque le mail accompagnant la convocation ne porte même plus la mention « les documents fournis pour la première séance sont les mêmes que pour celle-ci ».
N’ayant pas reçu de nouveaux documents pour cette nouvelle réunion, nous constatons donc qu ‘une fois de plus, vous faites fi de la totalité des remarques, critiques ou propositions d’améliorations évoquées durant les précédents débats. Pourtant, toutes les propositions faites par les élu.es des personnels étaient parfaitement légitimes puisque portées et relayées par nos expert.es, collègues qui travaillent d’ores et déjà sur le site et qui le connaissent bien mieux que quiconque à la direction.
Comme toujours les conditions de travail des agent·es ne semblent pas faire partie de vos priorités puisque vous éludez la recherche de véritables solutions aux problèmes que vos restructurations vont nécessairement induire.
Il est vrai que vous avez déjà montré à plusieurs reprises que les problèmes de restauration collective (par exemple) de nos collègues ne vous émeuvent pas beaucoup. Et une fois de plus, vous vous contentez (pour toute réponse aux problèmes de densification) d’une éventuelle solution de repli : un « croque/salade » qui ne constitue en rien un repas équilibré mais qui servira de « pis-aller » à celles et ceux qui ne pourront accéder à cette cantine surpeuplée.
Concernant le problème des ascenseurs, alors que des collègues nous rapportent des temps d’attente de près de 10mn à midi, vous nous renvoyez à un nouveau contrat de maintenance, soit aux calendes grecques. Là encore, comment se satisfaire d’une réponse aussi minimaliste et qui ne palliera que très partiellement les difficultés : celles du dysfonctionnement chronique d’équipements qui, même en l’absence de panne, restent structurellement en nombre insuffisant pour faire face à une densification du site.
Sur la problématique des toilettes, vous nous assurez qu’il faut vous croire sur parole quand vous annoncez que « nous sommes en mesure d’en mettre 2 de plus par étage », mais une fois de plus sans plans précis et avec des nombres de sanitaires qui ne seront pas en rapport avec l’occupation des étages.
Enfin, sur l’aménagement des bureaux, là encore, aucune modification n’est envisagée, arc-boutée que vous êtes sur votre sacro-sainte circulaire Borne. Vous ne faites que céder au chantage du Secrétariat Général, beaucoup plus prompt à nous imposer ses desiderata qu’à financer les projets qui pourraient améliorer la qualité de vie au travail de nos collègues (en installant un point de restauration à NDV par exemple).
Vous n’apportez, par ailleurs, aucune réponse à toutes les questions que nous avons soulevées le 3 mai dernier concernant les problèmes d’implantation des accueils, sur les cellules téléphoniques, sur les nuisances et le déroulé des travaux, ce qui pour nous en dit long sur le peu de considération que vous avez pour nos conditions de travail.
Vous montrez donc une fois de plus que vous n’avez que faire de la qualité de vie au travail des 4 000 agent.es dont vous avez la responsabilité et que le « dialogue social » n’est pour vous qu’un passage obligé de votre fonction, ô combien rémunératrice.
En résumé, voilà un beau gâchis auquel on assiste. Désorganiser de manière implacable un tel service public dont les agents spécialisés et compétents contribuent à son bon fonctionnement, cela n’a pas l’air de vous émouvoir.
En mettant en place une telle organisation artificielle, hors sol, vous participez à la liquidation des services publics.
Pour toutes ces raisons, les élu.es Solidaires Finances Publiques Paris, CGT Finances Publiques Paris et FO DGFIP 75 quittent cette séance.