L’année 2024 s’avère positive pour l’AGRAF (devenue Action Sociale Finances restauration – ASF restauration), la fréquentation des restaurants est en hausse, le niveau de fréquentation atteint 79 % de celui de 2019 et ce malgré les Jeux Olympiques et le télétravail.
Le nombre de repas servis en 2024 : 1 615 873 (contre 1 607 597 repas servis en 2023) , c’est une moyenne journalière de 7 114 repas servis, ce qui est correct compte tenu de la perte de deux conventions : Conseil d’État et Inria.
Depuis sa réouverture le restaurant de Saint-Sulpice avec sa nouvelle offre de restauration affiche de très bons résultats concernant la satisfaction des usagers.
Le ratio Egalim est à 50 % ,ce qui est un très bon score dans la restauration collective.
BUDGET
Actuellement, il manque un versement de 10 % sur la subvention soit 1 300 000 €, cela se ressent.
Le total des produits s’élève à 24 249 000 € (le budget prévisionnel le situait à 24 967 000 €).
Mais on constate une hausse des charges qui s’élève à 25 547 000 €. Cela est lié à l’augmentation des matières premières alimentaires labellisées Egalim, de l’énergie ainsi que des charges de personnel (embauches, revalorisations salariales).
La prévision de résultat d’exploitation pour 2025 est un déficit de -1 298 192 €.
La trésorerie de l’association a bien diminué mais elle reste à 7 000 000 € (13 000 000 € en 2023).
Concernant le coût « denrées », il était de 4,37 € en 2023 ; la prévision pour 2024 est de 4,48 €. La raison est plus le coût des produits Egalim que l’inflation. Ça risque de grimper encore en 2025 : si l’État veut respecter le taux Egalim, il faut qu’il s’en donne les moyens !
TARIFS
Les tarifs vont encore augmenter de 2 % au 1er janvier ! Nous protestons mais M. Tranchant nous explique que cela est conforme à l’inflation de l’énergie et, si la subvention versée tend à diminuer et ne couvre pas l’inflation liée aux produits Egalim, c’est la seule solution pour que le budget de l’AGRAF reste à l’équilibre.
Nous avions envisagé dans notre liminaire une hausse des tarifs concentrée plutôt sur les plus hauts indices , on nous répond que ces usagers risquent de quitter l’AGRAF, ce qui semble un rien absurde vu le prix des restaurants hors AGRAF ! Décidément l’argument est le même que celui du gouvernement sur les impôts des plus riches…surtout ne pas les augmenter !
BILAN ENVIRONNEMENTAL
L’AGRAF continue sa progression pour tenir les objectifs de la loi Egalim qui prévoit qu’une partie des achats (50% idéalement) soit obligatoirement composée de produits bio, de qualité et/ou de production locale.
L’AGRAF est bien placée pour atteindre les objectifs Egalim (durables et de qualités) puisqu’elle atteint le score de 50 % dont 23 % de produits bio en 2024. C’est un très bon score.
Actuellement, le problème est de trouver les fournisseurs adéquats pour les produits bio.
La tutelle avait couvert les surcoûts induits par la loi Egalim ; il faudrait que cela continue en 2025.
La loi « Climat et résilience » s’applique depuis janvier 2024. Elle concerne les achats de viande et de poisson. L’idée est de réduire l’apport de protéine animale tout en privilégiant la qualité. Cela se traduit par la généralisation d’un plat végétarien (choisi par 25 % des rationnaires) , le recours aux viandes « label rouge » et une offre de poisson label MSC « pêche durable » (76 % de la consommation de poisson couverts à l’Agraf)
Enfin, l’AGRAF a interdit dans ses restaurants: les bouteilles en plastique.
Une étude est menée à l’AGRAF pour limiter le gaspillage alimentaire, elle concerne pour le moment des diagnostics faits dans les restaurants. Les résultats sont très différents d’un restaurant à l’autre. Pour certains restaurants, il y a de gros progrès à faire sur la gestion de la production car les aliments préparés et non consommés sont jetés. La précommande du repas serait une solution mais les usagers sont réticents. Il est rappelé que quand il y a une réunion ou une formation exceptionnelle prévue sur un site par exemple,il est judicieux de prévenir l’AGRAF en amont pour qu’elle puisse prévoir un afflux de convives le jour donné.
Quant au tri des déchets, il est plus ou moins bien réalisé selon les restaurants, il y a une marge de progrès.
BILAN SOCIAL
Les effectifs diminuent sans cesse : 260 ETP en septembre 2024. On note que les dépenses de personnel de l’AGRAF augmentent à 12 522 019 € en 2024 (11 905 433 € en 2023, 10 575 909 € en 2022) alors que le nombre de salariés est bas. Certes, il y a eu une légère augmentation des salaires mais le recours à l’intérim a baissé. La pyramide des ages des salarié-es préfigure des départs massifs à la retraite donc il faudra recruter alors que l’AGRAF a du mal à retrouver des salarié-es surtout des chefs de cuisine :
manque d’attractivité ! L’AGRAF a aussi du mal à recruter des apprenti-es. Actuellement,
elle en a 3 en cuisine, ce qui est peu !
Comme d’habitude la directrice du personnel n’est pas avare de voeux pieux : baisser l’emploi précaire et favoriser les CDI, renforcer l’équipe tournante. Elle comptait sur la fermeture du restaurant Chevaleret pour reverser les salarié-es à l’équipe tournante mais c’est raté pour 2025 car les travaux sont repoussés !
Nous devrons être vigilant-es lors de l’AG de juin 2025 afin de voir si ces souhaits vertueux ont été respectés !
TRAVAUX
- Les travaux de Chevaleret sont repoussés en 2026.
- Des travaux sont prévus à Paganini fin 2024 car le site va se densifier (900 agents à terme). L’AGRAF peut fournir 450 repas par jour mais il faut réorganiser les espaces. Une cafétéria sera prévue avec des casiers connectés pour repas à emporter à commander.
- Le site de Godefroy Cavaignac va définitivement fermer le 1er avril 2025.
- En matière d’investissement, la direction de l’AGRAF souhaiterait rouvrir le laboratoire de pâtisserie de Sully qui est actuellement obsolète.
- Le site de Londres est toujours ouvert mais sa situation est en suspens. Son devenir est à l’étude car s’il faut tout refaire, c’est un budget conséquent de 2 200 000 €, et cela implique la direction de Paris et la DGFiP.
QUESTIONS DIVERSES
Le président a souligné le contexte inédit : pas de projet de Loi de finances, pas de visibilité pour l’avenir. Dans ce contexte, il a été difficile d’élaborer sereinement un projet de budget pour 2025.
Il affirme de nouveau que la tarification au plat qui s’applique dans les deux restaurants de Bercy est une demande du SG et que de ce fait, elle continuera à être appliquée.
Nous réaffirmons notre opposition à cette tarification au plat et notre attachement au plateau complet (entrée+plat+dessert) à tarif fixe en fonction de l’indice du rationnaire.
La restauration collective est un enjeu crucial dans un contexte où le pouvoir d’achat baisse sans espoir de rattrapage immédiat et où il est essentiel pour les agent-es de bénéficier d’une nourriture de qualité à un tarif raisonnable. Pour certain-es d’entre eux malheureusement, c’est le seul vrai repas de la journée !
VOTES
Les représentants CGT ont voté ainsi :
- Résolution n°1 : « Approbation du procès-verbal de l’AG ordinaire du 25 juin 2024 » : POUR
- Résolution n°2 : « Approbation de l’atterrissage budgétaire 2024 » : ABSTENTION
- Résolution n°3 : « Approbation du budget prévisionnel 2025 » : CONTRE (car trop flou)
- Résolution n°4 : « Mandat donné au président pour signer l’avenant à la convention d’objectifs, de moyens et de performance 2025 entre la FASF et l’ASF Restauration » : POUR