Eh oui, novlangue oblige, nous voici obliger d’écrire que nous sommes en lutte contre le nouveau réseau de proximité. Vous me direz qu’après nous avoir entendu dénoncer la rémunération au mérite, plus rien ne vous étonne.
Mais si l’on considère que le « Nouveau Réseau de Proximité » défendu par la DGFiP consiste à supprimer des sites de proximité et à tenir les usagers à distance des services, l’action prend tout son sens. Le fait n’est pas nouveau : le rapport du défenseur des droits dénonçant les excès de la dématérialisation et l’augmentation des inégalités dans l’accès aux services publics date déjà de 2019. Mais le phénomène s’est considérablement accéléré ces dernières années, tout particulièrement à Paris sous le mandat de la Directrice sortante. Les fusions succèdent aux fusions et pour l’Est parisien par exemple, après la fermeture du site de l’Argonne, il n’y aura bientôt plus qu’un site déconcentré accessible au public, à Paganini.
Pour les contribuables, cela représente l’obligation de se déplacer sur de plus longues distances ou celle de recourir à la dématérialisation. C’est exactement l’inverse d’un réseau de proximité et le symbole d’une société d’exclusions et de discriminations : malheur aux usagers ayant des problèmes de mobilité, de disponibilité ou d’accès aux nouvelles technologies.
Pour les collègues, c’est la densification des espaces, la multiplication des restructurations et l’augmentation de la charge de travail car, bien entendu, toutes ces mesures s’accompagneront, comme c’est le cas tous les ans, de suppressions de postes. Entre 2010 et 2027, la Direction parisienne aura perdu la moitié de ses effectifs et de ses sites. Bel effort pour maintenir des fonctionnaires a portée d’engueulade.
Avec une petite touche de mépris en plus. Car le seul moyen qu’à trouvé la Direction pour contrôler ce plan social c’est bien sûr l’autoritarisme ! Gare au collègue qui délivrerait de sa propre autorité en mains propres l’avis d’imposition dont un contribuable a besoin pour ses démarches administrative : note de service et blâme en perspective. Au delà c’est le caporalisme érigé en ligne directrice qui fait foi chez nos « managers » de fortune.
Notre Directrice le répète jusqu’à l’écoeurement : elle obéit aux ordres, elle est loyale vis à vis de sa hiérarchie. Vis à vis du service public et des usagers… rien n’est moins sûr.
C’est à ce choc des cultures que nous avons assisté ce mardi matin. Entre une Directrice figurant parmi les fonctionnaires les mieux payées du pays et détruisant, sur ordre, les services publics qui n’ont jamais été aussi utiles qu’aujourd’hui et des collègues tentant de maintenir le peu de proximité qu’il est encore possible d’avoir avec des contribuables souvent mis en difficulté par la crise.
Avec à la clé, la responsabilité de ne pas faire monter le vote d’extrême droite lié à ces exclusions et à ce mépris social.