Au 1er septembre 2024, des collègues quitteront la DRFiP de Paris, d’autres la rejoindront.
Profitons de l’occasion pour faire le point sur la situation de l’emploi selon les derniers chiffres connus.
Comme chaque année, le nombre d’agent.es partant sera plus élevé que le nombre d’arrivant.es.
En 2024, la DRFiP a supporté à elle seule près des deux tiers des « variations » d’emplois nationales (-102 sur -155).
Depuis 2010, elle a perdu 38 % de son effectif (suppressions d’emplois, recrutements pas à la hauteur face aux départs en retraite, restructurations, externalisations et privatisations de missions…) :
Aucun service, aucune mission n’est épargné par les vacances d’emplois (i.e. solde négatif entre emplois réels et théoriques). Cette situation est d’autant aggravée que le calibrage des emplois est très en deçà des besoins des services. La situation des services de direction en est l’illustration la plus limpide. S’ils sont un des rares blocs où les emplois « affectés » (réels) dépassent les emplois « implantés » (théoriques), c’est bien parce que les besoins sont bien supérieurs aux moyens alloués.
Mais cet équilibre, consistant à « gérer la pénurie », aboutit à déshabiller Paul pour habiller Jacques. Afin de limiter les dysfonctionnements qui résulteraient d’un effectif insuffisant, elle renforce les services centralisateurs (tout en se gardant bien de rentrer dans les détails) au détriment des services « déconcentrés ».
Ce sont donc les huissiers et les brigades de vérification qui en font les frais. En effet, la ponction du « réseau local » en faveur des missions transverses est particulièrement marquée pour la catégorie A.
Et si l’on regarde plus précisément les pénuries par catégorie, les choix opérés par notre directrice sont plus explicites : équipes de renfort (toutes catégories confondues), trésoreries du secteur public local (B&C), trésoreries amendes (C tout particulièrement).
La situation des SIP, SIE, SDE n’est guère plus florissante.
Quant aux services de direction, nous l’avons mentionné précédemment, la DRFiP, à l’instar de ces prédécesseurs depuis la disparition des commissions administratives paritaires, se refuse à communiquer le détail par division. Malgré cela, il va de soi que la fragilité des trésoreries du secteur public vont de pair avec des effectifs très en deçà des besoins réels au sein des services de direction du secteur public.
Et quid de la situation des A+ ? Encore moins diserte que pour les services de direction, la situation des effectifs au 1er septembre transmise par la direction ne fait état que des catégories A, B et C.
La grave crise que nous traversons a démontré l’utilité et la nécessité du service public de proximité, alors que, en tant qu’agent.es de la DGFiP, nous sommes au cœur du dispositif de solidarité et de soutien aux usagers, aux collectivités locales, aux établissements publics et aux entreprises.
Les restructurations incessantes ont industrialisé, fragilisé les missions, ont rompu leurs interdépendances et cohérences globales. Les réformes ont aggravé continuellement les conditions de travail des agent.es, qui font preuve au quotidien d’une conscience professionnelle et d’un attachement au service public remarquable, de plus en plus souvent au détriment de leur propre santé.
Refusons cette saignée annuelle dans les effectifs