En ce milieu d’année 2023, la fréquentation des restaurants augmente. A la fin du mois d’avril, le niveau de fréquentation atteint 75 % de celui de 2019 qui constitue l’année de référence.
La stabilisation du télétravail et la baisse générale du pouvoir d’achat contribuent à ramener les usagers et usagères vers l’AGRAF.
Pour l’année 2022, le niveau de fréquentation est remonté à 69 % du niveau de 2019.
Le nombre de repas servis en 2022 : 1 401 857 repas. C’est une augmentation de 29,7 % par rapport à 2021 (1 080 797 repas servis). Mais le niveau de l’année 2019 (2 026 548 repas servis) ne sera probablement jamais rattrapé.
Un audit de l’AGRAF a été fait par l’IGF (Inspection Générale des Finances) à la demande des syndicats CGT et Solidaires, résultats prévus à l’automne 2023.
Dans le cadre de son plan d’audit interne, l’AGRAF a fait réaliser des audits sur la sécurité et la santé au travail, et des audits de fonctionnement portant sur le respect des bonnes pratiques d’hygiène, des méthodes de travail, de l’état des équipements, l’archivage des autocontrôles et de la traçabilité. Suite à ces audits, il y a mise en place de plans d’action : formations à faire ou changement du matériel.
BUDGET
Le montant de la subvention versée en 2022 est de 12 470 400 € + 1 385 600 € de subventions pour travaux.
Le résultat d’exploitation est de 1 155 000 €.
L’AGRAF continue sa progression pour tenir les objectifs de la loi EGALIM qui prévoit qu’une partie des achats (50 % idéalement) soit obligatoirement composée de produits bio, de qualité et/ou de production locale.
L’AGRAF est bien placée pour atteindre l’objectif de 50 % de produits EGALIM (durables et de qualités) dont 27 % de produits bio en 2023.
Actuellement, le problème est de trouver les fournisseurs adéquats pour les produits bio. La tutelle avait couvert les surcoûts induits, une subvention de 3 000 000 € avait été versée en 2022.
Le coût denrées d’un repas est de 4,28 € HT (3,58 € HT en 2021), soit une augmentation de 19,6 % à cause de l’inflation des produits alimentaires.
Mais le coût de revient total d’un repas (HT) s’élève à 12,79 € HT en 2022 alors qu’il était de 14,14 € en 2021 et 12,86 € en 2020 (diminution de -9,5 %). Cela vient de la hausse de la fréquentation qui a comprimé les charges fixes mais aussi malheureusement de la baisse des charges de personnel.
Concernant les dépenses, nous avons demandé des précisions sur certains postes comme habituellement : les postes d’investissement informatique par exemple, la mise en place de l’application AGRAF sur smartphones (35 000 €), les totems d’affichage dynamiques (28 000 €) On note au passage que ces dispositifs ne sont pas au point : l’affichage du menu défile trop vite !
BILAN SOCIAL
Comme toujours, le « bât blesse » sur le sujet. Les effectifs diminuent encore. On note que les dépenses de personnel de l’AGRAF augmentent alors que le nombre de salariés est au plus bas (261), ce qui n’est pas bon signe. La pyramide des ages des salarié·e·s préfigure des départs massifs à la retraite. Il faudra donc recruter alors que l’AGRAF a du mal à retrouver des salarié·e·s : manque d’attractivité ! Y compris pour ceux qui sont en poste : 16 licenciements, 13 démissions, 7 abandons de postes, 25 personnes sont parties suite à leur période d’essai (pour 55 embauches).
Nous constatons que la hausse très sensible du nombre de jours d’arrêt maladie, la hausse des accidents du travail (53 en 2022). La hausse des absences injustifiées traduit un contexte de souffrance au travail.
Comme d’habitude la directrice du personnel minimise les problèmes : « c’est pareil partout dans le domaine de la restauration collective » ! nous répond-elle invariablement !
Cela aboutit à un recours à l’intérim, ce qui coûte très cher.
Le directeur de l’AGRAF nous dit que si la fréquentation des restaurants continue à augmenter, « il faudra revoir les salaires des nouveaux entrant·e·s à la hausse ».
Nous répondons encore une fois que nous sommes dans le cadre d’une association, pas d’une entreprise à but lucratif et que pour garder le personnel il faut que les conditions de travail restent correctes. A fortiori si le secteur est sinistré, il semble important de fidéliser ses salariés et de bien les traiter afin qu’ils restent à l’AGRAF.
Nous relayons les doléances du personnel qui se plaint de souffrance au travail, d’un manque d’effectif récurrent qui rend encore et toujours difficile la satisfaction des usagers. Ce n’est pas la négociation salariale de l’année (non signée par la CGT) qui va compenser la perte de pouvoir d’achat général et remotiver les équipes ! (les salaires de base sont bas à l’AGRAF sauf au siège où tout va bien!)
Quant à « l’académie du management » qui aura lieu en août 2023, pas sûr que les problèmes des salarié·e·s y soient abordés en priorité…
TRAVAUX
Les travaux de Saint Sulpice sont bientôt terminés et la réouverture est prévue en septembre.
Les salariés du site sont en formation, pour certains à la pompeuse « académie de cuisine » située au siège de l’AGRAF.
En application du NRP, le site de Boucry a fermé définitivement le 13 juillet 2022 puis ce sera le site de Banque le 30 novembre 2023.
Le site de Londres est toujours à l’étude car il va falloir y réaliser des travaux d’ampleur (problème d’hygiène, de souris, de gaz, d’électricité et de canalisations).
Les travaux sur le site Chevaleret sont à l’étude et prévus pour fin 2024.
ÉVOLUTION DE L’OFFRE A L’AGRAF
Nous réaffirmons notre attachement au plateau complet (entrée+plat+dessert) et notre opposition à la tarification au plat qui continue à s’appliquer dans un des restaurants de Bercy.
L’AGRAF va devoir tirer les conséquences de la loi « climat et résilience » qui va s’appliquer en 2024. Elle prévoit une diminution de la consommation de viande (- 10 %) et donc de végétaliser les menus. Elle édictera de nouvelles obligations en particulier pour éviter le gaspillage alimentaire (il faudra probablement dans le futur réserver son repas).
Pour anticiper cette exigence, la direction envisage de proposer une nourriture 100 % végétale une fois par semaine.
L’AGRAF cherche un prestataire pour élaborer les trames des menus et les végétaliser, un appel d’offre a été lancé.
Concernant la mise en place de l’application AGRAF sur smartphones, la direction de l’AGRAF nous explique que le site Internet est obsolète, il va donc être fermé prochainement. Les terminaux pour l’application sont déjà en place aux caisses de l’AGRAF (boîtiers oranges), il suffit de télécharger l’application sur son téléphone personnel. Elle pourra remplacer la carte, donner le solde, la recharger. Nous ne sommes pas d’accord avec cette innovation car certains collègues n’ont pas de smartphones où sont réticents à télécharger une application sur leur téléphone personnel. De plus le message a été passé dans certains restaurants que cette application serait obligatoire et que ce serait la seule solution pour garder sa carte et aussi la recharger.
Cela n’est pas exact, chacun peut conserver sa carte en plastique et la recharger par carte bancaire ou espèces aux caisses des restaurants nous dit-on. Mais pour combien de temps ?
La direction pousse à l’utilisation quasi incontournable de cette application en prétextant que c’était une demande des usagers figurant dans l’enquête de satisfaction. Enquête de satisfaction dont les résultats se tassent et ne progressent plus, soit dit en passant
Nous avons bien noté que c’est la seule façon de consulter les menus et par exemple de réserver au Club.
Et les retraités, comment seront-ils informés ? Par les délégations nous dit-on, à eux de se débrouiller avec l’application !
Nous tenons à rappeler que l’AGRAF est censée remplir une mission sociale par délégation de sa tutelle ministérielle : elle se doit de fournir une restauration de qualité et à coût maîtrisé au personnel des administrations financières mais elle n’a pas pour vocation de faire du bénéfice, ni de prioriser l’usage du numérique pour les usager·e·s.
Nous soulignons de nouveau que dans ce contexte où le pouvoir d’achat reste un sujet majeur et où la modique hausse du point d’indice est loin de compenser le taux d’inflation, nous, représentants des usagers de la CGT Finances Publiques, nous sommes contre l’augmentation de 1 % des tarifs de l’AGRAF.
VOTES
Les représentants CGT ont voté globalement contre les résolutions afin de marquer leur désapprobation face à une évolution qui ne leur convient pas et une nouvelle augmentation des tarifs de 1 %.