L’Egalité, C’est Maintenant
Ce 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la CGT Fonction publique appelle à une grève féministe. L’égalité c’est maintenant !
Alors que les mouvements réactionnaires distillent des fausses informations sur les chiffres de l’égalité et que le gouvernement et le patronat poursuivent la récupération de la cause féministe pour donner l’illusion qu’elle est une priorité, un peu de vérité s’impose !
Les derniers chiffres de l’INSEE (2021) évaluent à 28,5 % les inégalités salariales entre les femmes et les hommes. Les 3,5 millions d’agentes de la fonction publique sont-elles protégées de ces réalités ? La fonction publique est-elle exemplaire en termes d’égalité ? Eh bien NON !
1- Dans la fonction publique, il n’y a pas d’inégalités de salaire : on a le point d’indice et les mêmes grilles.
FAUX Les inégalités salariales sont de 19 % dans la fonction publique.
Ces inégalités sont dues à :
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- des temps non-complets et temps partiels majoritairement occupés par des femmes
- des métiers féminisés dévalorisés
- des primes moindres et injustes
- des carrières hachées
- un accès aux avancements et promotions inégalitaire (le plafond de verre)
On veut l’égalité maintenant !
2- Travailler à temps partiel ou prendre un congé parental : c’est un choix.
FAUX 82,3 % des postes à temps partiel ou non complet sont occupés par des femmes.
Les AESH, les ATSEM, les aides à domicile…sont enfermées dans un temps non complet imposé par l’employeur. 27,4 % des femmes sont à temps partiel contre 10,8 % des hommes. 96 % des congés parentaux sont pris par des femmes. Par ailleurs, 1 enfant sur 3 n’a pas de place de crèche ou chez une assistante maternelle.
On veut la réduction du temps de travail à 32h et des droits à la parentalité partagée !
3 – Les primes sont en fonction du métier que j’exerce donc il n’y a pas d’inégalités.
FAUX Dans la Fonction publique les femmes touchent un tiers de primes en moins que les hommes.
De nombreux métiers féminisés n’ont pas de primes ou des primes très faibles. Par ailleurs, l’individualisation de la rémunération et la persistance des stéréotypes, de la culture du présentéisme favorisent les hommes sur les montants des primes attribuées.
On veut l’augmentation du point d’indice et l’intégration des primes dans le salaire indiciaire !
4- Le déroulement de carrière est le même pour tous et toutes dans la fonction publique.
FAUX Les maternités pénalisent les carrières des femmes, sous différentes formes (temps partiel, congé parental, réduction des
heures supplémentaires) avec un effet sur les rémunérations, mais également l’accès aux promotions.
Les inégalités de salaire entre les femmes et les hommes s’accroissent fortement avec le nombre d’enfants. Les mères ont une probabilité d’accéder aux 1 % des emplois les mieux rémunérés inférieure à 60 % à celle des pères.
On veut des carrières égales pour un salaire égal !
5- Y’a pas de problème d’égalité dans mon administration, ma cheffe est une femme.
FAUX Alors que 62,5 % des agent·es de la Fonction publique sont des femmes, seules 42 % des catégories A+ sont des femmes.
Sur les nominations de l’encadrement supérieur, seules 33 % sont des femmes.
On veut faire exploser le plafond de verre !
6- La grille indiciaire de mon métier n’est pas élevée, mais c’est normal.
FAUX Les métiers féminisés, pourtant si utiles à la société, sont dévalorisés.
78 % de femmes dans la Fonction publique hospitalière, 87,5 % dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées, 87,7 % dans les établissements communaux, 95,5 % du social, 94,8 % du médico-social, 82,6 % des fonctions administratives ; 84,5 % des professeur.es des écoles… La dévalorisation de ces métiers est liée aux stéréotypes sexistes : soigner, aider, accompagner seraient des compétences naturelles, assister, servir, éduquer sont considérés comme des qualités dites « innées ». Pourtant, il s’agit de l’exercice d’une qualification acquise : on ne naît pas organisée, on l’apprend notamment dans le cadre professionnel.
Il faut appliquer la loi sur l’égalité salariale qui prévoit un salaire égal pour un travail de valeur égale !
On veut la revalorisation des emplois féminisés !
7- Mes missions de service public n’ont aucun rapport avec l’égalité femmes hommes.
FAUX Chaque mission de service public contribue à une société féministe et égalitaire.
Casser les services publics c’est faire reculer les droits des femmes. L’exemple des fermetures de maternités, de centres IVG, du manque de places en crèche sont des exemples qui vont de soi. Éducation, accueil périscolaire, action sociale, protection de l’enfance, travail social, inspection du travail, justice, intérieur… sont des services publics essentiels pour construire un monde sans sexisme, sans violences et égalitaire.
On veut des emplois, des moyens, de la formation pour une Fonction publique au service de l’égalité !
8- Les métiers féminisés ont une moindre pénibilité.
FAUX Un nombre important de métiers à forte pénibilité sont quasi exclusivement féminins
La pénibilité au travail ne se limite pas au port de charges lourdes, à l’exposition au bruit, aux intempéries ou aux produits dangereux, liés aux métiers dits lourds et essentiellement masculinisés. Travail de nuit, manutention des patient∙es, postures contraignantes, horaires coupés, gestes répétitifs, agressivité du public sont majoritairement vécus par les ATSEM, auxiliaires de puériculture, éducateur∙trices de jeunes enfants, aide-soignant∙es, infirmières, sages-femmes, aides à domicile, agent∙es d’accueil… Les femmes, largement majoritaires dans des métiers qui impliquent un travail relationnel (dans le soin, l’enseignement ou les services), sont plus exposées au stress et au travail émotionnel que les hommes. Les agentes dans les 3 versants de la fonction publique subissent des contraintes de rythme de travail plus fortes que l’ensemble des salarié∙es.
On veut la revalorisation des filières et métiers à prédominance féminine et une réelle prise en compte de la pénibilité !
9- Il n’y a pas plus d’inégalité salariale que d’inégalité pour les retraites.
FAUX Les inégalités tout au long de la vie professionnelle active ont forcément et mathématiquement un impact négatif sur le calcul des pensions des femmes !
Globalement, les pensions versées aux femmes sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Et les modalités de la réforme des retraites de 2019 proposaient même d’aggraver cette situation.
On veut des salaires égaux et des pensions égales calculées sur l’ensemble de la rémunération et revalorisées !
10- Dans la fonction publique, il n’y a pas de violences sexistes et sexuelles, le statut est protecteur.
FAUX Les employeurs publics sont loin d’être exemplaires pour la protection des victimes de violences.
Comme dans l’ensemble du monde du travail, les femmes sont 80 % à avoir été confrontées à du sexisme au travail. Une femme sur trois a subi au cours de sa carrière une agression sexuelle ou du harcèlement sexuel. Chaque jour, dix viols ou tentatives sont commis sur des lieux de travail.
Malgré les plans d’action, les dispositifs de signalement, l’existence de la protection fonctionnelle, la volonté politique n’est toujours pas au rendez-vous et ce sont bien souvent les victimes qui sont déplacées et qui voient leur carrière détruite ou ralentie. Les sanctions pour les auteurs sont encore très rares et les cellules de signalement sont la plupart du temps inefficaces !
On veut des droits effectifs pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail !
Déconstruisons ensemble des idées reçues sur l’égalité dans la Fonction publique, mobilisons-nous massivement sur nos lieux de travail, en grève féministe et dans la rue le 8 mars pour l’égalité au travail et dans la vie !
MANIFESTATIONS PARTOUT EN FRANCE
(PARIS RV 14H GARE DU NORD)
- Toutes les informations sur https://www.egalite-professionnelle.cgt.fr
- Carte des Mobilisations #8marsgrevefeministe https://www.grevefeministe.fr