En Europe, des millions de fonctionnaires sont descendus dans la rue pour protester contre les mesures qui affectent grandement leur pouvoir d’achat. Parmi eux, une absente de taille, Mme Lagarde, désormais fonctionnaire internationale en poste au FMI, avec un salaire annuel de 551 700 dollars, soit environ 31 700 € par mois exonérés d’impôts. Et c’est elle et ses compères qui exigent toujours plus de rigueur, toujours plus d’efforts des populations pour sauver le système, pour sauver leur système.
En Espagne, au Portugal, en Grèce, en Angleterre, en France les rassemblements de jeunes et de salariés expriment la colère et le souhait d’une société au service des êtres humains et de la collectivité. Ces millions de citoyens ont en commun l’exigence d’une réelle justice sociale pour le plein emploi, des salaires décents, un logement, une protection sociale de haut niveau avec une retraite digne.
Depuis des années, l’Etat se désengage de ses missions fondamentales et contraint dans son sillage les autres collectivités publiques à faire de même. Des services hospitaliers aux écoles, en passant par pôle-emploi ou encore les tribunaux, partout le résultat est le même : files d’attente interminables, services surchargés, décisions renvoyées aux calendes grecques, usagers exaspérés, personnels désespérés au bord de la rupture ! Les politiques de démantèlement des services publics notamment au travers de la RGPP, rendent difficiles voire dangereuses les conditions de travail et de vie de chaque salarié et de leur famille. Derrière les chiffres, il y a des patients en attente de soins, des élèves en incapacité d’étudier correctement ou des citoyens attendant des mois voire des années que la justice rende ses décisions ! Une société évoluée se reconnaît aussi à sa manière de prendre en charge les personnes les plus fragilisées.
Est-ce encore le cas aujourd’hui en France quand les plus fragiles, handicapés, jeunes enfants, personnes âgées, se voient dénier les droits les plus élémentaires ? Les coupes sombres dans les budgets, les réformes tous azimuts, ont pour effet de fragiliser encore plus le tissu social. Au nom de la logique comptable, on supprime missions et services sans évaluer les conséquences et le coût social pour les salariés et les usagers. D’ailleurs, le ministre Baroin a d’ores et déjà annoncé plus de 30 000 nouvelles suppressions d’emplois en 2012. Cette situation n’est pas digne d’un pays développé ! Comment peut-on croire un seul instant que le développement peut se faire si les citoyens vivent dans l’insécurité sociale.
Dans les services, les agents souffrent : charges toujours plus importantes, conditions de vie au travail qui se dégradent, pressions hiérarchiques, refus de congés, mauvaise utilisation des EDRA, agents détachés ou ALD ballotés de service en service pour parer au plus pressé, agents ayant leur poste supprimé qui changent de service contre leur gré, déménagements, travaux, réduction des superficies par agents, réformes à tout va… Pour autant, l’ensemble des missions doit toujours être assuré et une pression insupportable est mise sur tous pour atteindre les objectifs !
Le 11 juillet, les fédérations des finances CGT, solidaires, FO et CFDT ont sollicité dans l’urgence une audience auprès du ministre. Elles ont déclaré : « Les personnels des ministères économique et financier et leurs représentants ont été particulièrement affectés par les tentatives de suicide et les suicides de nos collègues qui se sont produits ces dernières semaines. Malheureusement, ce ne sont pas des évènements isolés. Dans leurs derniers rapports, les inspecteurs hygiène et sécurité et les médecins de prévention décrivent tout à la fois une dégradation inquiétante des conditions de travail et une augmentation importante des affections psycho-pathologiques et rhumatologiques. Nous savons que vous êtes informés de l’existence d’un processus sans précédent de souffrance au travail et de dégradation des conditions de travail à Bercy ».
Cette situation est la conséquence des milliers de suppressions d’emplois intervenus ces dernières années. Cependant la DGFiP n’en tire aucune leçon en supprimant 3 000 postes en 2011 auxquels viendront s’ajouter 2 500 nouvelles suppressions en 2012.
La situation des effectifs dans le corps des contrôleurs des impôts est catastrophique cette année. Il manque 660 contrôleurs pour couvrir les besoins du TSM et ce chiffre est largement minoré car il ne tient pas compte des temps partiels. La DG n’avait prévu de recruter que 442 contrôleurs qui seront en formation à partir du 1er septembre 2011 et donc dans les services le 1er septembre 2012.
Grâce aux luttes menées par la CGT Finances Publiques en local avec les personnels (envahissement de CTP, pétitions, cahiers revendicatifs…), mais aussi au niveau national où elle n’a cessé de le revendiquer dans toutes les CAP et les groupes de travail, la DGFiP a enfin annoncé l’appel de 157 lauréats des listes complémentaires de catégorie B filière fiscale.
Il y aura donc 599 recrutements pour le 1er septembre 2012, ce qui ne couvre même pas le manque au 1er septembre 2011.
Quelle efficience de la part de l’administration , et surtout quel manque d’ambition, il est heureux que les collègues soient largement plus efficaces dans les services.
A la lecture des documents qui nous ont été remis pour cette CAPL, nous observons les vacances d’emplois suivantes :
Vacances TSM | Vacances Tps partiel | TOTAL | |
Paris Centre ex 754 | |||
Paris Est ex 755 | |||
Paris nord ex 756 | |||
Paris ouest ex 757 | |||
Paris sud ex 758 | |||
DSIP | |||
TOTAL |
Ce sont donc 55,1 emplois de catégorie B vacants à Paris cette année qui viennent s’ajouter aux suppressions déjà été effectuées au 1er septembre 2011. Ce déficit continue à aggraver la situation déjà très difficile des services. Dans ces conditions, plus aucune absence ne pourra être compensée.
La création de la DISI Champagne Paris va encore aggraver cette situation : 6 nouvelles suppressions au TSM au niveau national (dont 2 EDRA et 1 SERCO 16ème).
C’est pourquoi la CGT Finances Publiques exige :
- L’arrêt des suppressions d’emplois et des créations à hauteur des besoins ;
- Le respect de la règle de l’ancienneté administrative dans les mouvements locaux sans aucune dérogation ;
- La suppression des postes à profil ou à avis ;
- Tous les postes vacants doivent être pourvus ;
- Les affectations locales doivent être les plus fines possible et doivent être prononcées à la résidence (arrondissement sur Paris), à la structure, au service, sans limitation du nombre de vœux ;
- Le TSM et l’ORE de la DRFiP pour les emplois de Direction doivent être en adéquation avec les charges de ces structures.
- Pour les agents de direction, nous demandons l’affectation au plan local selon la division et le service. Cette modalité prévaut pour les collègues de la filière gestion publique. La CGT revendique une harmonisation par le haut.