En Espagne, au Portugal, en Grèce, en Angleterre, en France les rassemblements de jeunes et de salariés expriment la colère et le souhait d’une société au service des êtres humains et de la collectivité. Ces millions de citoyens ont en commun l’exigence d’une réelle justice sociale pour le plein emploi, des salaires décents, un logement, une protection sociale de haut niveau avec une retraite digne.
Depuis des années, l’Etat se désengage de ses missions fondamentales et contraint dans son sillage les autres collectivités publiques à faire de même. Des services hospitaliers aux écoles, en passant par pôle emploi ou encore les tribunaux, partout le résultat est le même : files d’attente interminables, services surchargés, décisions renvoyées aux calendes grecques, usagers exaspérés, personnels désespérés au bord de la rupture ! Les politiques de démantèlement des services publics notamment au travers de la RGPP, rendent difficiles voire dangereuses les conditions de travail et de vie de chaque salarié et de leur famille.
Derrière les chiffres, il y a des patients en attente de soins, des élèves en incapacité d’étudier correctement ou des citoyens attendant des mois voire des années que la justice rende ses décisions ! Une société évoluée se reconnaît aussi à sa manière de prendre en charge les personnes les plus fragilisées. Est-ce encore le cas aujourd’hui en France quand les plus fragiles, handicapés, jeunes enfants, personnes âgées, se voient dénier les droits les plus élémentaires ? Les coupes sombres dans les budgets, les réformes tous azimuts, ont pour effet de fragiliser encore plus le tissu social. Au nom de la logique comptable, on supprime missions et services sans évaluer les conséquences et le coût social pour les salariés et les usagers.
D’ailleurs, le ministre Baroin a d’ores et déjà annoncé plus de 30 000 nouvelles suppressions d’emplois en 2012. Cette situation n’est pas digne d’un pays développé ! Comment peut-on croire un seul instant que le développement peut se faire si les citoyens vivent dans l’insécurité sociale.
Le ministre Baroin a annoncé en mars la mise en place du 8ème échelon du dernier grade de la catégorie C administrative. Or, les discussions qui se sont engagées n’augurent rien de bon pour les collègues concernés. En effet, il est envisagé de créer un 8ème échelon « dit spécial », la promotion se ferait par tableau d’avancement. Les promotions seraient contingentées, basées sur des critéres où la subjectivité risque fort de l’emporter… Cette proposition de créer de fait un nouveau grade dans la catégorie C est inadmissible et ne répond en aucun cas à notre revendication d’une carrière linéaire. La CGT exige la mise en place d’un 8ème échelon accessible à l’ensemble des agents qui remplissent les conditions statutaires.
Dans les services, les agents souffrent : charges toujours plus importantes, conditions de vie au travail qui se dégradent, pressions hiérarchiques, refus de congés, mauvaise utilisation des EDRA, agents détachés ou ALD ballotés de service en service pour parer au plus pressé, agents ayant leur poste supprimé qui changent de service contre leur gré, déménagements, travaux, réduction des superficies par agents, réformes à tout va… Pour autant, l’ensemble des missions doit toujours être assuré et une pression insupportable est mise sur tous pour atteindre les objectifs ! Cette situation est la conséquence des milliers de suppressions d’emplois intervenus ces dernières années.
Cependant la DGFiP n’en tire aucune leçon en supprimant 3 000 postes en 2011 auxquels viendront s’ajouter 2 500 nouvelles suppressions en 2012.
Grâce aux luttes menées par la CGT Finances Publiques en local avec les personnels (envahissement de CTP, pétitions, cahiers revendicatifs…), mais aussi au niveau national où elle n’a cessé de le revendiquer dans toutes les CAP et les groupes de travail, la DGFiP a enfin annoncé l’appel de 190 lauréats des listes complémentaires de catégorie C filière fiscale pour octobre 2011. La CGT Finances Publiques considère ce recrutement largement insuffisant au regard du nombre de postes vacants et exige le recrutement immédiat de la totalité des listes complémentaires.
Par ailleurs, cette année encore, les stagiaires de la liste principale ont été accueillis dans des conditions déplorables. L’administration générale a, une fois encore, affiché son mépris pour les agents de la catégorie C. Il en est de même pour la DRFiP PARIS qui n’a pas été en capacité d’organiser les CAP locales avant le 4 juillet, date de leur installation. Même si cette affectation n’est effective qu’au 1er septembre, la direction aurait pu faire un effort pour permettre à ces agents d’arriver plus sereinement.
A la lecture des documents qui nous ont été remis pour cette CAPL, nous observons les vacances d’emplois suivantes :
Vacances TSM | Vacances Tps partiel | TOTAL | |
Paris Centre ex 754 | 4 | 10,6 | 14,6 |
Paris Est ex 755 | 11 | 7,4 | 18,4 |
Paris nord ex 756 | 26 | 6,3 | 32,3 |
Paris ouest ex 757 | 7 | 6,7 | 13,7 |
Paris sud ex 758 | 4 | 7,5 | 11,5 |
DSIP | + 6 | 1,3 | + 4,7 |
TOTAL | 46 | 39,8 | 85,8 |
Ce sont donc 85,8 emplois de catégorie C vacants à Paris cette année qui viennent s’ajouter aux 190 suppressions qui ont été effectuées au 1er septembre 2011. Ce déficit ne va qu’aggraver la situation déjà très difficile des services puisqu’il est clair qu’aucune absence ne pourra être compensée dans cette situation.
C’est pourquoi la CGT Finances Publiques exige :
– L’arrêt des suppressions d’emplois et des créations d’emplois à hauteur des besoins ;
– Le respect de la règle de l’ancienneté administrative dans les mouvements locaux sans aucune dérogation ;
– La suppression des postes à profil ou à avis ;
– Tous les postes vacants doivent être pourvus ;
– Les affectations locales doivent être les plus fines possible et doivent être prononcées à la résidence (arrondissement sur Paris), à la structure, au service, sans limitation du nombre de vœux ;
– Le TSM et l’ORE de la DRFiP pour les emplois de Direction doivent être en adéquation avec les charges de ces structures.
– Pour les agents de direction, nous demandons l’affectation au plan local selon la division et le service. Cette modalité prévaut pour les collègues de la filière gestion publique. La CGT revendique une harmonisation par le haut.