Mis en place en 2012 sous Sarkozy puis supprimé en 2014 sous Hollande, le jour de carence va être réintroduit en 2018 dans la Fonction publique selon les annonces unilatérales de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics.
Qu’est-ce que le jour de carence dans la Fonction publique ? Un dispositif consistant à ne pas rémunérer le premier jour d’absence pour maladie.
Les motifs justifiant sa réintroduction sont fallacieux :
Raisons budgétaires ? Mais alors que le gouvernement Fillon attendait une économie de 250 millions, elle n’aurait été pour l’État que de 60 (à peine 0,1 % de la masse salariale).
Réduction de prétendues inégalités public/ privé ? Mais le taux d’absentéisme dans la Fonction publique et le privé sont équivalents (3,9 et 3,7% sur la période 2003-2011 selon la Dares). Et dans le privé, ces jours sont souvent compensés, ce qui n’est pas le cas dans le public.
Lutte contre le micro-absentéisme ? Mais les effets d’une telle mesure sur l’absentéisme sont nuls. Ainsi, la proportion d’agent-es en arrêt court est passée entre 2011 et 2012 de 1,2 % à 1% selon Marylise Lebranchu ex-ministre de la Fonction publique.
Rassurer l’électorat libéral en alimentant le discours anti fonctionnaires, telle est la véritable raison de ce dispositif… qui, pour pas cher (qui a dit idéologie à 2 balles???), in fine stigmatise les fonctionnaires et punit les malades.
Le Pavé de Paname – n°33