C’est l’histoire d’un collègue en charge des dossiers professionnels qui adresse un Avis à Tiers Détenteur (ATD) à une banque afin d’obtenir le paiement d’une créance due par un des redevables dont il est gestionnaire. Tel est pris qui croyait prendre, il constate moins d’un mois plus tard qu’il est lui-même l’objet d’une poursuite bancaire. Sûr de sa bonne gestion, il demande des explications à son agence qui lui confirme qu’il s’agit d’une erreur. Mais le fin mot de cette sombre histoire ne lui parvient que quelques jours plus tard lorsqu’il reçoit par voie postale la notification de l’ATD dont il a été l’objet… et dont il apparaît qu’il est également l’auteur ! La banque a confondu l’auteur et le destinataire de la poursuite. Elle vient d’inventer l’auto poursuite du créancier au profit du débiteur. Alors soyons clairs : si nous savons depuis longtemps que nos dirigeants souhaitent soumettre les agents des finances publiques à la rigueur et les affecter au Service des Impôts des Entreprises, il est hors de question que l’esprit de contrition nous conduise à payer directement leurs dettes. L’incurie administrative le disputant à la fantaisie bancaire, notre collègue n’a pas reçu à ce jour de réponse à une fiche de signalement expédiée il y a 7 mois et ne connaît donc toujours pas les dispositions prises afin d’éviter la répétition de l’histoire : de notre point de vue, les plus courtes sont souvent les meilleures !
Le Pavé de Paname – N°19