Lors du Comité Technique de Réseau (DGFIP) du 30 septembre, l’ensemble des syndicats, demandeurs d’un bilan contradictoire sur l’accueil, ont dénoncé le passage en force de la DG sur le dossier de changement des horaires d’ouverture et ont quitté la séance. Une note DG précise que, en début d’année 2015, tous les sites des communes de moins de 10000 habitants seront ouverts au public selon une amplitude horaire hebdomadaire minimale de 16h. Pour les sites urbains de plus de 10000 habitants, ils pourront être ouverts dans une amplitude horaire minimale de 24h par semaine sur au moins 4 jours…
Alors que la fusion plaçait l’usager et l’accueil au cœur des réformes, quelques années plus tard, quel est le constat ? A coup de suppressions d’emplois (à nouveau 2000 pour 2015, 146 pour Paris, auxquelles il faut rajouter près de 3000 postes vacants nationalement et environ 300 sur Paris en septembre 2014), la DGFIP n’a plus les moyens d’assurer l’accueil du public. Plutôt que de créer les emplois nécessaires, elle préfère restreindre les ouvertures. C’est révélateur de l’incurie de celles et ceux qui ont déstructuré nos services.
Comme la CGT l’a dénoncé à maintes reprises, l’immense majorité des services n’a plus les moyens humains d’assurer correctement ses missions et tou-tes les collègues en contact direct avec le public sont fatigué-es… dans le meilleur des cas !
La situation est catastrophique, aussi, des collègues pourraient penser que la réduction de l’ouverture au public leur permettra de souffler un peu… Si nous comprenons ce point de vue, la CGT tient à rappeler la fragilisation de la branche sur laquelle nous sommes assis-es. Le risque est aussi l’augmentation du nombre d’appels et de mails, ainsi que de voir les contribuables se reporter sur les jours ouverts, bien plus énervés s’ils ont trouvé porte close la veille. De plus les horaires d’ouverture ne seront plus indiqués sur les avis d’imposition.
En CHSCT la direction parisienne n’avait envisagé d’aborder que les problèmes liés aux SIP, alors que tous les services accueillant du public sont impactés. La CGT est donc intervenue sur l’ensemble du périmètre concerné. La DRFIP Paris avait envisagé de refouler les usagers en cas de trop forte affluence (sur la base de remise de tickets). Piètre conception du service public de la part de notre administration ! La CGT s’est très vivement opposée à une telle pratique faisant de plus courir des risques graves aux collègues de l’accueil.
Pour la DG, la qualité et le temps consacrés à l’accueil physique seraient un frein au développement des autres possibilités de contacter nos services, notamment internet. Un des buts est d’habituer les contribuables à ne plus disposer d’un accueil de proximité afin d’anticiper les futures fermetures de sites. Bercy cherche à réorienter les usagers vers des plateformes téléphoniques, la communication par mail, de futurs centres téléphoniques des amendes, les centres de contact (travail industrialisé, éloignement du contribuable, risque d’externalisation-privatisation). Pour exemple, le centre d’appel de Chartres va gérer les appels et les mails de la Seine Saint Denis. Celui de Rouen le fait d’ores et déjà pour l’Oise.
De plus, cette « réforme » sur les changements d’horaires d’ouvertures est accompagnée d’un projet de la DG pour réintroduire des périodes où les droits à congés seraient fortement réduits (voire impossibles), ainsi que de l’accélération des concentrations de services (SIE, SIP, enregistrement/SPF, SIP/CDIF…).
Le constat est clair : de telles mesures n’amélioreront pas les conditions de travail des agents. Pour l’administration, le but est bien de pouvoir continuer à supprimer des emplois. Elle ne savait plus comment faire tant les effectifs étaient déjà insuffisants. Il s’agit d’une mesure cynique de sa part !
Le réseau est bien dans le collimateur: Le manque énorme d’effectifs et la réduction de l’ouverture au public qui en découle ressemblent étrangement à la stratégie mise en place à la Poste et à la Sécurité Sociale!
Sur Paris, la direction a organisé des réunions d’information auprès des agents. Le directeur, M. Parini, avait tout d’abord décidé de la fermeture méridienne ainsi que le mardi et jeudi après midi. Un Comité Technique Local est convoqué, notamment sur ce point, le 28 novembre pour avis des élu-es des agents. Mais le projet vient d’évoluer ! M. Parini propose à présent la fermeture au public le jeudi après midi et la fermeture de 12 h à 13 h 30.
Pour la CGT Finances Publiques Paris, nous exigeons des votes décisionnels par site sur la question de l’ouverture ou fermeture au public sur la pause méridienne. Quant aux fermetures sur une ou des après midi, la véritable solution passe par l’arrêt immédiat des suppressions d’emplois et des recrutements statutaires à la hauteur permettant de maintenir l’offre de service public !
L’administration ne veut rien entendre, seul le rapport de force pourra la contraindre à négocier sur la base de nos revendications. Alors ne lâchons rien, la lutte continue ! |
Paris, le 21 novembre 2014