Madame la Présidente,
Nous commencerons ce CHS en dénonçant les pseudo mesures d’amélioration du pouvoir d’achat qui se dégonflent d’heure en heure et dont presque personne ne verra la couleur. Contrairement à ce qu’affirment les discours gouvernementaux, les salariés du public et du privé perdent du pouvoir d’achat alors que les grandes entreprises augmentent leurs profits. La communication gouvernementale, à moins d’un an des élections, a démarré. Elle ne trompera personne : le célèbre «travailler plus pour gagner plus» ne fait plus illusion.
On remarquera également que les cadences de travail, la pression hiérarchique et toutes les formes de management empruntées au libéralisme sans foi ni loi, ont été reconnues comme étant les causes de suicide de salariés. Ainsi, la cour d’appel de Versailles a confirmé la qualification d’accident du travail au suicide d’un salarié de Renault survenu en 2007 ; Et à France Télécom, c’est le PDG lui-même qui demande cette qualification sans attendre pour un salarié qui s’était immolé en avril dernier.
Loin de sombrer dans le pessimisme, les 17 et 31 mai 2011, les agents de la DGFIP ont, de nouveau, manifesté leur mécontentement quant à leur pouvoir d’achat en régression et à leurs conditions de travail en perpétuelle dégradation.
Comment ne pas évoquer ici l’augmentation de la charge de travail par agent constatée en particulier lors de la dernière campagne d’impôt sur le revenu et constatée également dans les SIE avec de nouvelles taxes à recouvrer. Il a été répété par le DRFiP lors de l’audience au CTP sur les conditions de travail, que les objectifs de saisie seraient raisonnables et seulement indicatifs. Il apparaît que la réalité est toute autre, puisque les statistiques sont envoyées aux agents, créant de fait des compétitions entre centres et entre services, générant du stress pour ceux qui ne seraient pas dans le peloton de tête. Nous voyons bien qu’entre le discours et la vérité du terrain, il y des crevasses…
Le CHS pourrait ou devrait avoir vocation à améliorer nos conditions de travail. Mais l’expérience nous montre qu’il est vidé en permanence de sa substance, devenant une coquille quasiment vide.
A ce jour, nous n’avons aucune communication concernant la mise à jour du Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels, le DUERP. Cet outil, que vous nous avez constamment vanté, connaît de formidables ratés après une année de mise en place et de non-respect de votre propre plan de prévention des risques.
Les travaux immobiliers se déroulent sans que les organisations syndicales soient réellement consultées en amont (dernier exemple en date la visite du site de SAND), sans que les remarques des agents soient véritablement prises en compte, sans que vous respectiez vos propres directives. Aujourd’hui, pour passer outre les autorisations d’absences accordées en cas de nuisances notamment sonores, certains proposent aux personnels de leur fournir des bouchons d’oreilles ! Pourtant, le 17 mai, M. Conrié face à 300 agents a réaffirmé le principe d’accorder une autorisation d’absence en cas de désagrément lié aux travaux.
Nous sommes au milieu de l’année et la plupart des devis n’ont toujours pas été communiqués y compris pour les projets déjà votés à la séance plénière du 31 mars 2011.
Pire, les dépenses que vous nous proposez sont des dépenses de travaux immobiliers que vous faites financer par le CHS. Nous tenons à vous rappeler que le budget de cette instance est dédié à l’amélioration des conditions de travail. Il ne saurait servir à pallier les restrictions des moyens financiers affectés à vos projets immobiliers effectués à la hâte et à marche forcée.
La CGT Finances compte sur la mobilisation des agents pour résister et faire de l’amélioration des conditions de travail et du pouvoir d’achat le cœur de leurs revendications. Les agents l’ont fait à deux reprises : le 17 mai à Paris à la DRFiP lors du dépôt des cahiers revendicatifs et le 31 mai à Bercy avec des collègues de l’ensemble de la fonction publique. Les représentants CGT Finances feront entendre ces revendications également au sein des CHS