- Conditions de Vie au Travail
Monsieur le président,
Ce comité technique local consacré aux conditions de vie au travail au sens large se tient dans un contexte très difficile pour les agents.
La liste de restructurations de services, de lancements d’expérimentations, de déménagements ou de suppressions de services ne cesse de s’allonger d’année en année. Quant à la mise en place de l’accueil personnalisé, loin d’améliorer les conditions de travail des agents, elle ne va qu’augmenter les tensions entre usagers et agents, faire exploser les sollicitations par mail ou téléphoniques.
Globalement, les restructurations, constitutions de pôles et fusions de services, non seulement n’améliorent pas les conditions de travail mais préparent de nouvelles vagues de suppressions d’emplois et organisent le recul du service public.
Les suppressions massives d’emplois au sein de notre direction se poursuivent sans relâche.35 000 emplois ont été supprimés depuis 2002 à la DGFIP. En 2017, au sein de la fonction publique, 60 % des suppressions d’emplois toucheront la DGFIP alors que nous représentons à peine plus de 5 % des emplois. La DRFIP75 n’est pas en reste avec 156 suppressions d’emplois supplémentaires programmées pour 2017.
Autant d’attaques sans cesse répétées et orchestrées par la DGFIP à l’encontre des agents des finances publiques et des usagers du Service Public.
Cette politique destructrice dégrade les conditions de travail et aggrave le mal être des agents, alors que l’employeur a l’obligation pénale de mettre en œuvre une politique de prévention et aussi de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (art L 4121-1 du Code du Travail).
La souffrance au travail se définit par la combinaison des facteurs tels que la pénibilité, l’augmentation de la charge de travail, une forte tension psychique et l’absence de lisibilité quant au devenir des missions qui génère un stress quasi permanent pouvant déclencher diverses pathologies physiques et psychologique telles que les syndromes d’épuisement professionnel dit « burn-out », dépression, troubles cardiaques, Troubles Musculo Squelettiques (TMS) et cancers.
Dans les services, la souffrance au travail résulte de l’augmentation des contraintes liées aux diminutions d’effectifs et aux restructurations incessantes.
Nous alertons une nouvelle fois la direction sur les restructurations en cours et les conséquences en termes de risques psychosociaux (RPS) qu’elles induisent pour les personnels impactés ; à savoir les agents comme les cadres à la tête de ces structures.
La lecture des documents de présentation du bilan de la campagne DUERP/PAP 2015-2016 ne fait que confirmer le mal être qui règne au sein des services de notre direction locale.
Les risques les plus fréquemment listés dans le DUERP sont ceux largement en rapport avec les exigences imposées par le travail ( quantité de travail, stress, pression hiérarchique, exposition à des agressions verbales ou physiques ) et avec la nature même du travail qui se transforme avec le travail sur écran qui devient prédominant.
L’Administration multiplie les dispositifs et autres instruments de mesure tels que le Tableau de bord de veille sociale ou le DUERP, dispositifs destinés à diagnostiquer les difficultés rencontrées par les agents, sans s’attaquer véritablement aux causes réelles de cette dégradation des conditions de travail. De plus il est tout à fait anormal que les risques d’agression des agents en contact avec le public ne soient pas considérés par la direction dans le DUERP comme RPS. Il est incohérent que la direction annonce lors du CHSCT qu’elle a besoin de temps pour faire l’analyse des RPS alors que ceux-ci sont considérés comme axe prioritaire par l’Administration.
Pour la CGT et FO, les causes réelles de cette dégradation des conditions de travail sont clairement identifiées : ce sont bien les suppressions massives d’emplois reconduites chaque année au sein de notre administration, ce sont bien les politiques de restrictions budgétaires qui se succèdent sans répit qui sont responsables de cette situation.
L’Administration est bel et bien pleinement responsable de cette situation dégradée.
Les outils mis à la disposition des acteurs sociaux, sans de réels moyens alloués, ne constituent pas une véritable politique publique en matière d’hygiène et de sécurité.
La CGT et FO DRFIP75 réaffirment que l’amélioration des conditions matérielles et morales de travail des personnels doit rester une priorité. La CGT et FO mettent en garde contre la volonté de l’Administration de réaliser des économies au détriment de ce droit imprescriptible des agents.
Pour toutes les raisons précédemment évoquées, les élu-es CGT et FO quittent la séance.