«Cela coûte moins cher d’occuper un bâtiment à Guéret qu’en Ile-de-France… Internet permet d’installer ces services en Creuse, dans le bassin minier, en Bretagne… cela permettra de réaliser des économies sur l’immobilier », lorsqu’il prononce cette phrase dans le Parisien du 8 mai, Gérald Darmanin était-il bien sérieux ?
L’expérience creusoise
Visiblement, oui, croit deviner Valérie Simonet, la présidente du Conseil départemental de la Creuse qui a rencontré le ministre des Comptes publics ce lundi matin, à Paris.
Quand Gérald Darmanin ébauchait ce projet en Creuse
Et l’accueil de ces fonctionnaires des administrations centrales de la capitale vers la province était au menu de cet entretien. « Il voulait savoir si nous étions réellement en capacité, sur le plan immobilier notamment, de recevoir ces services », rapporte-t-elle. Oui, nous pouvons et nous avons déjà l’expérience de la décentralisation du traitement des dossiers des Caisses d’allocations familiales d’Ile-de-France sur une plateforme installée à Guéret ».
Cinquante territoires en lice
Un bon point pour la Creuse, et qui va compter à partir de septembre, car une cinquantaine de territoires se sont mis en lice pour être terre d’accueil.
Comité pilotage plan particulier pour la Creuse,Valérie Simonet
Pourquoi septembre ? « Parce que, sur ce dossier, l’État va lancer un appel à projets et nous comptons bien postuler », annonce Valérie Simonet. Une candidature qui se prépare dès maintenant, à partir d’autres expériences déjà réalisées ici. « Nous avons monté un projet de politique d’accueil à l’échelon du Massif central. Un plan qui vise toutes les populations. Là, nous allons l’adapter pour qu’il cible plus spécifiquement ces agents de l’État qui accepteraient de venir chez nous ».
Savoir séduire
Et comme on parle de volontariat – seuls les agents qui le veulent seront transférés hors de Paris (*)– il faut à ce plan un volet de séduction. Savoir plaire pour faire venir. Bref, vendre de la Creuse, et ses avantages, à des Parisiens qui ont leurs habitudes.
« Il faut que notre programme intègre tout : l’emploi du conjoint de l’agent déplacé, un logement à son arrivé, la mise en valeur des richesses et possibilité de notre territoire, quoi pour ses loisirs, quoi pour sa famille ».
Plein de secteurs à mobiliser, sur lesquels le Département n’a pas forcément la compétence… D’où le partage des taches avec les intercommunalités. « Chacun a un chargé de mission accueil qui, avec celui du Département, peuvent constituer un « task force » pour cocher toutes les cases du projet que nous voulons monter sur le logement, l’emploi, la famille, les activités… »
Certes, pour l’instant, Gérald Darmanin s’est bien gardé de donner ni un effectif de fonctionnaires à déplacer ou un calendrier pour réaliser ce programme… Mais la Creuse veut croire qu’en ce matin de mai, le ministre était sérieux.
(*) Gérald Darmanin a confirmé à Valérie Simonet que les agents volontaires bénéficieraient d’avantages, notamment en terme de rémunérations.