Monsieur le président du CTPD,
Les salariés, du public comme du privé, sont de plus en plus confrontés à un problème majeur de pouvoir d’achat. Le problème du pouvoir d’achat s’exprime notamment par l’augmentation considérable et continue de leurs « dépenses contraintes » (le logement, l’énergie, le carburant… etc.). Face à ce problème bien réel pour des millions de salariés, le Président de la République et le Gouvernement ont bricolé une réponse improvisée, sous forme d’une prime qui serait indexée sur l’accroissement des dividendes versés aux actionnaires des entreprises de plus de 50 salariés.
Ce projet révèle des problèmes majeurs :
Contrairement à ce que dit le Gouvernement, la prime profiterait à une minorité de salariés. Non seulement elle ne concernerait que les entreprises qui distribueront en 2011 plus de dividendes qu’en 2010, mais la prime n’aura aucun caractère obligatoire. Dans les grandes entreprises, il y aura simplement une obligation de négocier. Mais, l’obligation de négocier n’est jamais une obligation de conclure ! Elle divisera les salariés, puisque les entreprises de moins de 50 salariés, où travaillent 60% des salariés du privé, ne seront même pas astreintes à une obligation de négocier : les employeurs seront simplement « incités » à verser une prime.
Elle fera dépendre la rémunération des salariés, non seulement des profits de l’entreprise, comme la participation, mais des dividendes versés. Pour la CGT les salaires sont la rémunération du travail, des qualifications qui n’ont pas à être subordonnés aux profits des actionnaires.
Enfin, la prime est versée avec exonération des cotisations sociales affaiblissant encore plus le financement de la protection sociale.
Cette proposition n’est qu’une réponse illusoire, à visée purement électoraliste, aux attentes des salariés en matière de pouvoir d’achat.
Quant à la fonction publique, le 19 avril au « rendez-vous salarial », le ministre Baroin a redit que le point d’indice pour 2011 et 2012 serait gelé, invoquant la situation économique, les déficits publics et le pacte de compétitivité.
La CGT a réaffirmé devant les ministres Baroin et Tron, que l’augmentation du point d’indice était incontournable face à l’inflation galopante (+ 0,8 % pour le seul mois de mars). Elle a également revendiqué le rattrapage de la perte du pouvoir d’achat accumulée depuis 2000.
Pour la CGT, le GVT (Glissement Vieillesse Technicité), pas plus que les autres artifices annoncés, ne répondent à la perte du pouvoir d’achat des plus de 5 millions d’agents.
Pour la CGT la seule vraie solution réside dans l’augmentation des salaires, qui passe par une augmentation significative du SMIC et par une véritable dynamique de relance des négociations salariales, tant au niveau des branches que des entreprises, dans le privé, ainsi que dans la Fonction publique. C’est une exigence sociale.
Concernant ce CTPD, nous exigeons une réponse immédiate aux questions concernant les conditions d’affectation des agents que nous avons formulées dans notre courrier du 5 mai2011 :
– L’évaluation du volume du stock des RAR de la Trésorerie principale de Paris Centre nous permettant de mesurer la charge de travail transférée sur ce SIP et donc les besoins nécessaires en emplois ;
– Quid du transfert du RAR de la taxe professionnelle et de la CFE ?
– Le calendrier pour les fiches de vœux et les CAPL de régularisation afin que les agents déplacés sur les 3 SIP des 1er/ 2ème ,3ème et 4ème arrondissements puissent s’organiser et suivre leurs missions s’ils le souhaitent;
– Les informations quant à l’affectation nationale des agents du SIP des 1er / 2ème arrondissements.
Nous constatons une fois de plus que vous ne tenez aucun compte des observations et revendications que nous avons portées lors des précédents CTP de création ou de bilan de création des SIP sur Paris.
C’est pourquoi, nous exigeons l’arrêt de la mise en place des SIP et l’application concrète de mesures destinées à améliorer les conditions de travail.
Nous exigeons l’arrêt des suppressions d’emplois, la création des emplois nécessaires à l’exercice de l’ensemble de nos missions de service public ainsi que le respect des métiers dans le cadre d’une séparation structurelle entre l’assiette et le recouvrement.
Nous vous rappelons notre opposition au financement par les agents de prétendus « ponts naturels ». Nous revendiquons sur ce sujet la fermeture au public avec libre choix pour les agents de travailler ou non, et si vous imposez un pont naturel, alors financez-le par des autorisations d’absences ! Concernant le 3 Juin, nous vous informons que les fermetures des restaurants AGRAF sont de la responsabilité de l’administration et il serait inadmissible que vous résolviez les difficultés de restauration ce jour là en choisissant une fois de plus la situation la plus défavorable aux agents.