Les groupes de travail tenus à Bercy depuis deux ans dressent la feuille de route des restructurations dans les SIE pour les prochaines années. Rappelons que la CGT s’était opposée à la création des SIE parce qu’ils remettaient en cause la séparation structurelle entre l’assiette et le recouvrement, et éloignait de la gestion une partie du contrôle. Plusieurs scenarii sont activés par la DG afin de préparer les agents à la future réorganisation du « réseau » des SIE sur le territoire. Après avoir supprimé plus de 30% des effectifs dans ces structures en huit ans, elle décide désormais d’en réduire leur nombre avec toujours la même logique schizophrène d’assurer un semblant de continuité dans les missions tout en poursuivant la politique de réduction drastique des personnels. Des 756 SIE actuellement recensés, il n’en resterait en effet à terme que 509 ou 320 suivant la taille retenue des structures qui oscilleraient entre 30 et 50 agent-es.
Par ailleurs, sa réflexion se portant semble t-il, et dans un premier temps, sur le département comme pertinence territoriale, plusieurs modes d’organisations sont avancés et seront accélérés ou proposés dès juillet 2015. Il s’agira donc soit de fusionner simplement des SIE pour atteindre une taille « critique », soit de spécialiser des SIE à certaines missions ou de centraliser une même mission dans un SIE sur un seul site, sans que l’on sache d’ailleurs réellement quels arguments dicteront la mise en oeuvre de telle ou telle organisation. La DG enterre en première classe le SIE qu’elle avait imposé aux agents et signe donc l’aveu de son échec. Bye-bye la polycompétence des agents, l’interlocuteur unique, la cohérence du dossier, la proximité avec le redevable…
Bref, de fausses bonnes idées de plus, qui cherchent à masquer la poursuite de la politique de suppressions d’emplois qui, depuis des années, dans ces services ont ruiné leurs fonctionnements. En fait, une approche purement comptable qui n’apporte aucune nouveauté sur la redéfinition et le sens des missions, aucune perspective de créations d’emplois et aucune réponse concrète face aux interrogations des agents. Mais nous le savions déjà, rien de ce qui intéresse les agent-es n’intéresse la DG.
Le Pavé de Paname – n°23