Monsieur le Président,
Depuis maintenant quatre mois, un mouvement d’ampleur nationale, massivement soutenu par l’opinion publique, est porté par les syndicats, notamment la CGT, contre le projet de loi défendu par le ministre du Travail, Mme Myriam El-Khomri, « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actif.ve.s ».
Face à ce mouvement pacifiste et républicain, dans les transports, les raffineries, le secteur de l’électricité et les différents services publics en phase de démantèlement, dont notre administration, le gouvernement, toujours soucieux de démocratie sociale, n’a d’autre réponse que le pourrissement
et l’envoi de Compagnies Républicaines de Sécurité.
Si le projet de loi gouvernemental prévoit une inversion de la hiérarchie des normes, donnant la priorité aux accords d’entreprise sur les accords de branches dans le secteur privé, la CGT-Finances Publique-Paris n’en oublie pas pour autant ses priorités, consciente de sa responsabilité dans le
combat mené dans le mouvement social actuel. Ainsi, la CGT-Finances Publique-Paris se prononce en faveur d’une ambitieuse politique de revalorisation salariale, pour l’ensemble des salariés des secteurs public et privé.
En effet, vous n’êtes pas sans ignorer que notre administration fait partie intégrante de la nation, et est appelée à subir à moyen terme une « réforme » rapprochant les statuts des agents de ceux des salariés du secteur privé. C’est pourquoi la CGT-Finances Publique-Paris appelle à la grève ce jour,
28 juin 2016 pour le retrait de la loi du ministre du Travail, Myriam El Khomri. Cependant, c’est au nom de la défense de nos collègues que nous sommes présents ici ce jour.
Nous questionnons, dans ce contexte, la concomitance entre, d’une part, les pratiques visant à la destruction des règles de gestion, par exemple, la suppression du second mouvement pour les catégories A et B, et, d’autre part, l’actualité sociale nationale. Nous nous interrogeons également sur l’impact, à terme, de la loi défendue par la ministre du Travail, sur notre administration.
Car, vous n’êtes pas sans savoir que la DGFIP continue de subir de plein fouet les restrictions budgétaires ainsi que les suppressions d’emplois (près de 3000 à la date du 1er septembre 2016, soit plus de la moitié des suppressions d’emplois frappant la Fonction Publique d’Etat, alors que nous ne représentons qu’un vingtième des effectifs). La DRFIP75 supporte encore cette année 354 vacances d’emploi dans la catégorie C. Les services sont exsangues, les collègues exténués. Comment allez-vous ventiler ces suppressions de poste dans les services ? Quels services allez-vous sacrifier sur l’autel de la productivité marginale ?
En 2015, 30 000 heures écrêtées ; l’heure est grave, si j’ose dire.
C’est pourquoi, représentants de la CGT-Finances Publique, nous revendiquons :
- la mise en place de règles de gestion pérennes accordant les meilleures garanties aux
collègues, - L’appel systématique de l’intégralité des listes complémentaires,
- une affectation déterminée de la manière la plus fine possible pour les mouvements nationaux (CAP Nationales) et les mouvements locaux (CAP Locales) ;
- le respect de la règle de classement à l’ancienneté des demandes lors des CAP N et CAP L ;
- le respect du droit à mutation au choix de l’agent ;
- le refus de l’utilisation massive des ALD pour pallier les suppressions d’emplois ;
- Le maintien du nombre de RAN
- l’arrêt des restructurations et fermetures de services, préjudiciables au maintien et au développement des missions de service public.
- le maintien du statut national des fonctionnaires.
Concernant le présent mouvement d’affectation locale au 1er septembre 2016 :
Dans le cadre de cette CAP, nous, élus CGT Finances Publiques Paris, dénonçons l’absence de communication, avant la tenue de la CAPL, de la liste des positionnements des détachés et ALD (Agents à la Disposition du Directeur).
Comme par le passé, nous signalons une aggravation des postes vacants. En effet, au 1er septembre 2015, 239 emplois étaient vacants, au 1er mars 2016, ils étaient 270, au 1er septembre 2016, ils seront 354 postes vacants, soit 115 postes de moins.
Concernant les EDR, la CGT tient à réaffirmer que ces équipes ne sont pas prévues pour combler les trop nombreux postes vacants et rappelle son opposition à la gestion de EDR par un recrutement local au profil.
Nous condamnons toujours la pratique des gels de poste.
Cela se traduit sur Paris par des réorganisations de services, fusion de SIP, fusion de SAID, fusion de SIE, masquant les suppressions d’emplois .
La réduction d’effectifs au niveau national engendre au plan local une désertification sur certains sites:
les services les plus touchés:
Les arrondissements les plus touchés :
Vous n’êtes pas sans ignorer que de telles conditions d’exercice ne font qu’accentuer les tensions et la souffrance au travail de nombreux collègues.
C’est pourquoi nous voterons contre ce projet d’affectation locale.
Les élus et experts CGT Finances Publiques Paris :
Ivan RICOLLEAU, Sylvian GOISMIER, Stéphane TRICOT, Orazio DI BENEDETTO, Ludovic FERIAU, Frédéric GUEURET, Cécilia CAIRO, Charles AURRAIE, Maya BELAID