- Conditions de vie au Travail
- Horaires d’ouverture
Monsieur le président du CTL,
Les politiques d’austérité continuent à produire leurs effets néfastes pour l’ensemble de la population. Le gouvernement et son ministre E. Macron veulent maintenant s’attaquer aux 35 heures, banaliser le travail du dimanche, réduire l’ensemble des droits liés au code du travail. De plus, ces politiques grèvent fortement les capacités de l’action publique. La DGFIP est ainsi en première ligne des restrictions budgétaires car considérée comme administration non prioritaire et subit à nouveau une saignée en emplois pour 2015 : 2000 suppressions au niveau national dont 146 à la DRFIP Paris (-9A+, -58A, -59B, -20C agents techniques) auxquelles il faut ajouter plus de 200 postes vacants.
Dans un tel contexte les conditions de travail des agent-e-s ne cessent de se dégrader. Votre propre baromètre social 2013 fait le constat d’un réel mal être au travail : urgence permanente, difficultés pour faire face à l’ensemble des tâches, aucun moment de répit ne serait-ce que pour actualiser les connaissances, difficultés croissantes pour les prises de congés d’où une augmentation significative des ouvertures de CET, écrêtements, etc. Le « burn out » existe au sein de notre administration mais n’est pas encore reconnu en tant que tel.
La démarche stratégique mise en place par la Direction accélère ces dégradations et n’apporte pas de solution sur les conditions de travail. C’est le constat fait par les agents, que vous reprenez d’ailleurs dans vos documents.
En concentrant les services (fusions de services de gestion, projets de spécialisations et de suppressions de SIE, relance des SIP-CDIF, rapprochement de l’enregistrement avec les SPF, suppressions de brigades de vérifications et de trésoreries C4…), en limitant l’accueil au public, en éloignant le contribuable des services avec les centres de contact, et avec le projet des maisons de l’Etat pour développer les statuts interministériels, l’administration organise volontairement le recul du service public sans améliorer les conditions de travail, tout en préparant de nouvelles suppressions d’emplois.
Dans un tel cadre, vous vous attaquez aussi aux règles de gestion : remise en cause de la mutation pour convenance personnelle, constitution par les directions locales, au profil, des équipes de renfort pour combler des postes vacants, volonté de remettre en cause les RAN et les zonages, généralisation de la rémunération au mérite, etc. De telles attaques ont, elles aussi, de réelles conséquences sur la qualité de vie au travail comme dans le cadre de la vie privée.
En matière de qualité de vie au travail, la restauration collective est aussi un sujet important. A ce titre nous rappelons notre revendication de restauration collective aux tarifs AGRAF sur tous les sites (à Argonne 19ème par exemple), et à défaut, l’obtention du temps nécessaire pour se rendre sur la cantine la plus proche. C’est pourquoi nous vous déposons une pétition en ce sens au bénéfice des agents des CDIF P-Centre et Nord de Montreuil qui réclament un quart d’heure supplémentaire pour se rendre à la cantine Blanqui.
La question de la violence, des agressions, est un sujet de plus en plus prégnant au sein de notre administration, notamment du fait du manque de moyens, mais aussi en lien avec un climat « anti fiscal » entretenu par les tenants du libéralisme économique. Les agents estiment que le soutien de l’Administration en cas d’agression reste insuffisant.
Dans de telles conditions, il est scandaleux que le CHSCT ne dispose pas de moyens suffisants afin de pouvoir développer une vraie politique de prévention des risques notamment psychosociaux, la solution véritablement pérenne ne pouvant passer que par l’arrêt immédiat des suppressions d’emplois, le comblement des postes vacants et le recrutement en urgence des emplois nécessaires à l’exercice de l’ensemble de nos missions.
Concernant la modification des horaires d’ouverture au public, il est clair que cette décision n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les agent-e-s, ni avec les organisations syndicales, ni avec les usagers. Elle est le fruit d’une décision unilatérale et arbitraire, qui ne vise qu’à masquer le manque de personnel et le fait que les agent-e-s ne peuvent plus assurer les missions de service public dans leur intégralité et en dehors de toute priorisation.
C’est pourquoi, après vos réponses à notre déclaration liminaire, la CGT Finances Publiques Paris quittera la séance.
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