- Fusion des SIP Paris 9e et 10e
- Fusion des PCE Paris 1er et Paris 2e
- Fusion des PCE Paris 8e Madeleine Europe Rome et Paris 8e Champs-Elysées Europe Haussmann après scission de ce dernier
- Fusion des PCE Paris 8e Roule Artois et Paris 8e Champs-Elysées Europe Haussmann après scission de ce dernier
- Fusion des PCE Paris 17e Ternes et Paris 17e Monceau
Monsieur le Président,
Les récentes annonces gouvernementales rejettent une augmentation générale des salaires comme solution pour faire face à la crise économique qui touche notre pays.
Elles sont dans la droite ligne des mesures précédentes :
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- en matière énergétique, ce gouvernement en appelle à la sobriété et reconduit de façon temporaire des mesures pour les populations les plus fragiles avec la loi d’urgence pour le pouvoir d’achat qui ne vise qu’une chose : faire accepter la « sobriété salariale » mais ne permet en aucun cas de vivre dignement
- les deux lois du « paquet pouvoir d’achat » ne valorisent ni le travail, ni la reconnaissance des qualifications et des compétences. Elles sont parcellaires et non-contraignantes. Elles vont à l’encontre des augmentations de salaire, elles sont loin de compenser l’inflation et de rattraper des années d’austérité
- pour les fonctionnaires, l’augmentation de 3,5 % de la valeur du point d’indice ne couvre ni les 10 années de gel, ni la hausse de l’inflation, ni le tassement des grilles indiciaires (à ce jour, les 7 premiers échelons des agents C sont identiques au SMIC).
D’autres choix et d’autres financements sont possibles en mettant en place une véritable répartition des richesses. En 2021, 70 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires des entreprises françaises, soit +11 % en un an. Le patrimoine des 500 plus grosses fortunes françaises représente 1000 milliards d’euros (pour comparaison, le déficit attendu en 2022 pour la France est de 154 milliards), 150 milliards d’euros par an d’aides publiques sont versées aux entreprises sans contrepartie et souvent sans contrôle.
Ces changements doivent s’appuyer sur une fiscalité plus progressive et redistributive et non sur la politique fiscale aux services des plus fortunés : la suppression de l’ISF fait perdre 3,5 milliards d’euros par an, l’estimation de la fraude et de l’évasion fiscale se situe entre 80 et 100 milliards par an. Depuis 2017, ce sont 21 milliards par an de cadeaux fiscaux qui sont faits aux entreprises. La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de nouvelles baisses des impôts de production sont prévues.
Dans la même ligne, revoici la petite musique d’une nouvelle contre-réforme des retraites annonçant le recul de l’âge de départ à 65 ans. Aujourd’hui, un salarié sur 2 arrivant à l’âge de départ à la retraite n’est plus en activité. Un recul de cet âge de départ ne ferait que précariser encore les actuels et futurs travailleurs et travailleuses.
Cela ne générerait par ailleurs, aucune économie pour notre système car cela conduirait à un transfert financier vers l’assurance chômage et pour l’invalidité et les minima sociaux, vers notre système de protection sociale. Or, des alternatives y compris financières existent pour rétablir un système plus juste et un retour à un âge de départ de 60 ans avec des pensions permettant de vivre dignement.
La DGFIP a été, avec d’autres administrations, en 1ère ligne lors de la crise du COVID. Elle a absorbé le fonds de solidarité et les aides aux entreprises depuis la crise énergétique.
Et pourtant, aucune mesure générale n’est proposée par la DG lors des premiers échanges pour une négociation sur le régime indemnitaire.
Par contre 3000 suppressions d’emplois d’ici 2027, dont 850 en 2023 sont annoncées.
Le cumul des suppressions d’emplois aggrave chaque année les conséquences dans les services. Et, contrairement à ce que dit le DG Fournel avec toujours plus de cynisme, non « ils [ne] nous donnent [pas] les moyens pour mieux accomplir nos missions, et leurs conditions d’exercice ». Les entassements de collègues dans de moins en moins d’immeubles que vous nous présentez à chaque CTL, et encore aujourd’hui, la dégradation des conditions d’accueil du public notamment en sont la preuve.
C’est dans ce contexte de baisse drastique du pouvoir d‘achat, de menace sur les retraites et de destruction de la DGFIP que la CGT Finances Publiques Paris a appelé les collègues à se mettre massivement en grève le 29 septembre. Des centaines à Paris et des milliers dans toute la France ont ainsi pu rejoindre les cortèges interprofessionnels pour dire « non » à cette politique antisociale.
Fusions:
Les restructurations à l’ordre du jour de ce CTL vont toucher plus de 133 agents. Vous vous apprêtez à créer des structures regroupant jusqu’à 57 collègues. Votre but est connu d’avance à savoir supprimer encore et toujours plus d’emplois et casser les missions.
La charge globale de travail reste constante voire augmente et il y a de moins en moins d’effectifs.
Ces fusions ne répondent qu’à une commande politique.
Vos documents sont de plus en plus succincts. Vous vous en tenez à nous informer de la juxtaposition de services aboutissant à des fusions et à une densification des espaces de travail.
Notre seul constat au vu de vos documents c’est que les collègues seront contraints d’accepter de travailler dans des espaces de plus en plus réduits.
Vous justifiez ces fusions par la réalisation de vos « projets d’évolution du réseau » en n’hésitant pas à vendre 12 sites parisiens.
La CGT s’oppose à ces fusions qui ne correspondent pas à une amélioration des conditions de travail mais répondent uniquement à une logique comptable et immobilière.
Concernant le nouveau SIP fusionné 9e-10e qui sera situé sur le site Paradis (le SIP 9e arrivera du site Uzès):
Nous nous inquiétons d’ores et déjà de la forte densification sur le 1er et 2ème étages alors que des étages vont rester vacants.
Également, la CGT s’inquiète du futur accueil fusionné tant en termes d’affluence et de qualité des locaux. Les problèmes soulevés par les collègues lors d’une réunion de service ont-ils été solutionnés :
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- sol glissant de la zone d’accueil (notamment pour les personnes à mobilité réduite),
- froid permanent dû à une mauvaise isolation (site passoire thermique),
- acoustique dégradée avec la densification des bureaux,
Nous nous inquiétons d’une réelle prise en compte de ces problématiques. En effet, lors d’une précédente visite sur place, les collègues ont constaté que les équipes de l’immobilier travaillaient sur des plans erronés.
Enfin, les travaux seraient exécutés à partir de la période des congés d’automne 2022. Mais qu’en est-il des conditions : durée, travaux en site occupé, nettoyage, autorisation d’absence…
Enfin, la CGT exige que la Direction prévoit un local intersyndical sur ce site.
Concernant les deux nouveaux PCE Paris 8e Madeleine et Paris 8e Elysées ( passage de 3 PCE à 2 – sur le site Londres):
Les différences de méthodes de travail des 3 anciens PCE ne sont pas évoquées (travail sur papier ou totalement dématérialisé, … ), ni les évolutions envisagées.
La Direction casse le collectif de travail du PCE Champs-Élysée Europe Haussmann en le scindant en deux. Elle ne précise pas les conditions de répartition des collègues entre les deux nouveaux PCE.
Concernant la fusion des PCE de Paris 17e:
Sur les modifications des conditions de travail, vous n’apportez aucune information autre que « À ce stade, une réflexion a été initiée ( …). Elle sera finalisée ( …) le 1er septembre 2023 ».
Quelle est la pertinence de présenter un projet au CTL de ce jour, alors même que la réflexion n’est pas terminée ? C’est l’illustration parfaite de la réalisation d’une commande politique.
Concernant la fusion des PCE 1er et 2e rejoignant le site de Notre Dame des Victoires:
Vous osez indiquer au sujet des conditions de restauration le motif « sans objet ». Et cela, alors même qu’ils n’auront plus de restauration collective sur le lieu de travail.
La CGT dénonce le mépris de la DRFIP quant à l’importance de disposer sur place d’un lieu de restauration collective.
Pour toutes ces raisons, la CGT refuse de participer à ce simulacre de dialogue qui n’apportera rien de positif aux conditions de travail des collègues de la DRFIP et quitte donc la séance.