- Projet d’aménagement du site Réaumur
- Bilan de la campagne des entretiens professionnels 2021
- Déploiement de la plateforme interministérielle en ligne Voxusagers à la DRFIP 75
Monsieur le Président,
La situation économique et sociale actuelle est inquiétante. Malgré cela, le gouvernement s’obstine dans ses choix, sans écouter la colère sociale. Le ruissellement tant vanté par le gouvernement n’existe finalement pas, selon un rapport de France Stratégie, institution rattachée au Premier ministre.
Les inégalités se creusent, les travailleur-euses et les précaires subissent un recul sans précédent de leur pouvoir d’achat alors que les plus riches accroissent leurs richesses.L’inflation générale des prix, que ce soit les prix du gaz, de l’électricité, du carburant ou même de l’alimentaire met la population dans une situation de plus en plus intenable.Pour les fonctionnaires, le point d’indice est toujours gelé, alors qu’on a vanté leur engagement durant la crise sanitaire. L’argent public est distribué aux entreprises sans contrepartie, avec des dispositifs de contrôle toujours insuffisants. Pour la CGT, la seule solution durable serait une augmentation générale des salaires, un dégel du point d’indice et un rattrapage de la perte de pouvoir d’achat cumulé. La CGT exige le dégel du point d’indice, le rattrapage à hauteur de 18 %, ainsi que son indexation sur les prix. Les agent.es de la DGFIP ne se contenteront pas d’une «primette» de fin d’année, pour solde de tout compte !
La CGT souhaite revenir sur le message du Ministre Le Maire du 11 octobre sur Ulysse,c’est un monument, un monument d’obséquiosité, et si on n’était pas en octobre, on pourrait même penser à un poisson d’avril.
Quelques extraits impayables :
- « vous pouvez vous dire, le matin, en vous levant, en vous regardant dans la glace, que vous avez fait non seulement du bon travail, vous avez sauvé l’économie française »
- « Je pense qu’à la fin d’une carrière bien remplie, une carrière administrative, vous pourrez dire : j’ai fait le prélèvement à la source »
- « soyez fier de ce qui a été fait »
- « je crois que vous êtes une administration d’élite »
- « La DGFiP est une administration d’élite. Vous avez les meilleurs qui feront le meilleur travail, avec une efficacité qui fait pâlir d’envie tous les autres pays étrangers »
- « Un dernier mot enfin pour vous dire que les évolutions qui vous attendent sont toutes des évolutions qui sont positives »
- « Il y en a une qui moi me remplit de joie, parce que je pense que c’est vraiment une direction dans laquelle il faut aller, c’est la déconcentration des services.
- « Les Finances publiques qui s’installent à Vesoul, c’est le TGV qui arrive en gare de Lyon »
- « Merci à Monsieur le directeur général, merci cher Jérôme »
La situation que vivent les agents dans les services est à l’opposé de cette réalité virtuelle entretenue par Bercy, où le ministre et son ami Jérôme ont le cœur rempli de joie.
Notre service public est essentiel et doit avoir les moyens de fonctionner. Hélas ce n’est pas la réalité observée dans les services. Non seulement les sous-effectifs sont de mise(et ce n’est pas l’arrivée des 15 collègues B stagiaires qui va pallier le manque), mais les réformes continuent avec, en cascade, la dégradation des conditions de travail, les fermetures de service.
La CGT est attachée au maintien du service public et à son accessibilité pour toutes et tous, sans contraintes. Les services publics sont indispensables, ils sont la richesse de celles et ceux qui n’en ont pas. Ils doivent assurer la présence de la République partout sur le territoire, en permettant une accessibilité égale à chacun.e. La CGT Finances Publiques et les agent.es rejettent toujours massivement toutes les réformes de ces dernières années, et en tout premier lieu le Nouveau Réseau de Proximité et la Loi de Transformation de la Fonction Publique.
Aménagement du site Réaumur
Comme vous le dites vous-mêmes dans les documents de ce CTL, les agent.es ne sont pour vous que des pions que l’on peut déplacer à loisir pour satisfaire votre inique projet de NRP. Les collègues de NDV doivent donc faire de la place à d’autres collègues qui eux non plus n’ont rien demandé d’autre que de rester là où il-elles sont. Celles et ceux de Réaumur non plus n’ont pas demandé que le site soit densifié et donc que leurs conditions de travail se dégradent. Pour autant, vous continuez à détruire nos services à marche forcée.
Concernant les documents, nous regrettons de ne pas avoir l’installation actuelle des services à NDV pour pouvoir comparer la place qu’ils occupent et celle qui leur est réservée. Nous nous étonnons que les effectifs du pôle GPE soient donnés sans différenciation de leur implantation actuelle, Réaumur ou NDV.
Enfin, quid du Service Local du Domaine qui apparaît sur les plans de réaménagement de Réaumur et dont vous ne parlez jamais?
Comme toujours, vos documents ne sont pas satisfaisants car ils ne permettent pas d’avoir une vision totale de l’impact sur les collègues.
La CGT exige que tou.tes les agent.es concerné.es par ces déménagements, qu’ils soient actuellement à NDV ou à Réaumur, bénéficient d’une journée d’autorisation d’absence dans le cadre de ce déménagement.
Comme elle le fait depuis le début du NRP, la CGT votera contre ce projet.
Bilan de la campagne d’entretien professionnel 2021
En préalable aux débats sur le bilan de la campagne d’entretien professionnel 2021, la CGT rappelle sa totale opposition à toute évaluation au mérite. Elle revendique une carrière linéaire avec une notation des agent.es basée sur des critères objectifs et clairs tenant compte de la réalité des moyens alloués aux services.
Concernant les documents produits:
Comme chaque année, alors qu’il s’agit d’un bilan de la campagne, les informations que vous nous avez remises concernent presque exclusivement les recours. Hormis les statistiques générales communiquées en CAPL, vous ne présentez aucun bilan, aucune analyse de cette campagne. Ainsi les documents que vous présentez correspondent plus au descriptif du déroulé de la campagne que d’un véritable bilan.
S’il est compliqué d’analyser les éléments littéraux des comptes rendus, il est possible et indispensable de fournir le bilan des éléments quantifiables. Le tableau synoptique est traduit par une note chiffrée, note reprise lors de la constitution des tableaux d’avancement et des listes d’aptitude. L’aptitude au grade supérieur est gradué par une cotation. Aussi la CGT vous demande de fournir un détail complet de ces éléments quantifiables par genre, tranches d’âge, grade et échelon et par division.
Cette année, vous avez enfin accédé à notre demande, en communiquant les informations concernant les agent.es à temps partiel et celles et ceux qui ont changé de service au cours de l’année. Pour autant quelle proportion d’agent.es à temps partiel ou ayant bougé cela représente-t-il?
Depuis la fin des commissions d’harmonisation, plus aucune ligne directrice n’est donnée aux évaluateur-trices, si ce n’est par mail ce qui est le plus mauvais moyen de transmission des consignes. Ainsi, la note de campagne pourtant bienveillante (prise en compte du contexte sanitaire) n’a pas été suivie par tous les évaluateur-trices. En clair,nous avons pu remarquer lors des différentes CAPL de recours que les consignes des RH n’avaient pas toujours été lues ni respectées.
Preuve que les évaluateur-trices ne maîtrisent toujours pas l’exercice, la rubrique«résultats obtenus au regard des objectifs assignés et des conditions d’organisation du service » est mal renseignée. Les évaluateur-trices se contentent trop souvent de limiter leur appréciation aux seuls objectifs. Or, avec la pandémie, des collègues se sont retrouvés avec comme seul commentaire «les objectifs n’ont pas pu être atteints en raison du contexte particulier de la pandémie». Certes l’échec est circonstancié (le contexte sanitaire) mais cela reste un échec. Nombre de collègues y ont vu une injustice et une dévalorisation de leur travail et engagement dans cette période anxiogène (mise en place «à l’arrache» du télétravail, peur de la maladie, isolement…).
Les évaluateur-trices escamotent la partie «liste d’aptitude». Certain.es poussent leurs agent.es à s’inscrire par contre rares sont ceux qui abordent frontalement leur refus de les soutenir. Pourtant, cela est prévu dans l’instruction. De plus, avec la disparition des CAP de LA, seule la hiérarchie a connaissance des motifs des rejets des demandes. Elle adonc doublement le devoir d’informer les agent.es lors de leur entretien professionnel.
S’agissant des recours:
La tendance sur plusieurs années reste à un niveau de recours très bas,-de 1% et les raisons en sont connues:
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- la complexité de recours est un obstacle destiné à décourager les démarches des collègues,
- la disparition des bonifications a de facto entraîné une baisse des recours,
- la partialité et l’absence de transparence du recours obligatoire à l’autorité hiérarchique,
- la position de la direction, qui, en faisant de la parole des évaluateurs une parole intangible rejette par principe une véritable prise en compte des demandes des collègues cette année.
Certes, nous avons pu constater une écoute attentive de la direction sur les dossiers sensibles. Pour autant, les points cruciaux (résultats, tableau synoptique, aptitude au grade supérieur) font l’objet de modifications à la marge.
La CAPL doit être un véritable espace de dialogue social où la parole des évaluateur-trices ne doit pas occulter celle des agent.es. Elle doit être le lieu d’une véritable prise en compte des demandes des agent.es. C’est pourquoi la CGT réaffirme son opposition
totale à la disparition des CAP Nationales de recours. La fin du recours de second niveau ne peut que nuire aux agent.es, en les privant du droit d’un nouvel examen de leur demande.
Au terme de cette campagne d’évaluation et de recours, les élu.es CGT regrettent que cet exercice ne permette pas de tirer un véritable bilan des conditions d’évaluation et de travail au vu du faible nombre de recours (29 recours en CAP pour 3770 agent.es évalué.es).
Déploiement de la plateforme interministérielle en ligne Voxusagers à la DRFIP 75:
Revenons à notre cher ministre LEMAIRE. Je cite «Un dernier mot enfin pour vous dire que les évolutions qui vous attendent sont toutes des évolutions qui sont positives». Parlait-il de cette plateforme? Dans la start-up nation chère à Macron, il existe donc un« tripadvisor » des administrations.
Mais trêve de plaisanterie, considérez-vous vraiment que les collègues des SIP ont besoin d’une pression psychologique supplémentaire? Considérez-vous vraiment qu’ils-elles n’ont pas assez de travail? Allez-vous créer des emplois pour remplir cette nouvelle tâche?
Et après nous avoir fait «Vis ma vie » au SFACT du bloc 3 et au CSP, vous nous inventez « Raconte-moi ton histoire aux Finances Publiques ». Mais celles-ci feront l’objet d’une modération. Par qui? Sera-ce là le moyen d’occulter les sujets qui fâchent?
En effet, si les «histoires» font remonter des éventuelles réclamations sur les accueils physiques fermés par exemple, et puisque le but que vous affichez est de permettre«l’amélioration continue du service rendu aux usagers», rouvrirez-vous ces accueils?. Et donc, créerez-vous des emplois de titulaires sous statut pour les assurer?
La CGT s’oppose à la mise en place de cet outil démagogique qui ne fera qu’aggraver la pression qui existe déjà sur les services mais ne permettra sans doute pas l’attribution des moyens nécessaires à l’amélioration de notre service public.
C’est pourquoi nous demandons un vote sur ce sujet et que nous voterons contre.
Un compte-rendu plus détaillé du CTL sera mis en ligne dans les jours qui viennent.