A la DGFiP, les risques psychosociaux prennent une place de plus en plus importante parmi les facteurs de danger pour la santé des agents. Le rapprochement avec les pratiques managériales condamnables que subissent les salariés et fonctionnaires de France Télécom n’est-il pas pour autant hasardeux ? Ce n’est pas l’avis du député Thierry Carcenac, auteur d’un rapport pour le projet de loi de finances pour 2011 [[Annexe n°23 du rapport n°2857 enregistré le 14/10/10 par la présidence de l’assemblée nationale.]], pour qui «la DGFiP doit se préoccuper des conditions de travail et du climat interne pour éviter de créer un syndrome France Télécom»[[page 26 du rapport.]]. Pour comprendre les points communs à l’évolution de la DGFiP et du groupe France Télécom, il faut faire un bref rappel de l’histoire récente de ce dernier.
Entre 1996, date de sa transformation en entreprise de droit privé, et 2009, France Télécom est passé de 161 700 emplois à 103 000. Mais c’est sur la période 2006-2009 que les choses s’accélèrent. La société, alors en bonne santé, conduit le plan NEXT consistant à regrouper les activités du groupe afin d’augmenter la productivité de 5% par an sur 3 ans et de supprimer 22 000 emplois sur la même période. Dans le même temps, France Télécom a formé 4 000 cadres ayant pour objectifs de susciter les mobilités internes, vers des emplois jugés prioritaires, ou externes (la porte) et d’accroitre la polyvalence et les performances des employés. L’entretien professionnel est considéré comme un moment privilégié pour cette «mise en mouvement».
La situation à la DGFIP est analogue sur de nombreux points. Les restructurations sont importantes (avec par exemple la création de 600 SIP fin 2010) et, dans ces situations, la mobilité est forcée et la polyvalence imposée. Le nombre d’emplois supprimés est très élevé : 11 100 postes en six ans et 10 000 suppressions programmées sur les trois prochaines années.
Notons l’exception des cadres A+ dont l’effectif croissant tend à annuler l’économie budgétaire réalisée sur les autres cadres. La volonté d’accroitre la productivité des agents est marquée par des objectifs, mesurés par des indicateurs, qui de collectifs deviennent vite individuels. La réforme de la notation accompagnée de la généralisation de la Prime de Fonction et de Résultats va encore accroître cette pression des statistiques.
Les conséquences de ces transformations sur la santé sont subies au quotidien par les agents et constatées par les médecins de prévention. Le rapport annuel de la médecine de prévention pour 2009 est alarmant. Les situations de mal-être et de souffrance au travail ont amené davantage d’agents aux consultations que les années précédentes et le temps consacré par les médecins à la prise en charge de cette souffrance est en nette progression. A la DGFiP ce sont 1 573 agents qui se sont déclarés en situation de souffrance au travail et 18 se sont suicidés. Des médecins de la région parisienne parlent de services entiers en souffrance au travail.
Edito
– DGFIP – France Télécom. Quels rapports ?
– 300 agents envahissent le CTPD emploi
– La CFE c’est DEG…
– Non à la rémunération au mérite
– Pouvoir d’achat : toutes les raisons d’agir
– La précarité dans la fonction publique
– [8ème RUE DE LONDRES : La direction en
fusion->613]
– [2ème RUE DE LA BANQUE : Petits fours-
et Pommard… ->622]
– [20ème PAGANINI : La DGFIP supprime des
emplois mais crée des fonctions !->624]
– [10ème PARADIS : les agents expriment leur
colère !->623]
– [DI de Montreuil : L’administration veut
rassurer… en vain->625] »>Le Pavé de Paname – N°2