Qui peut penser un seul instant que si tous ces projets destructeurs entrent en vigueur, notre statut général des fonctionnaires et nos statuts particuliers résisteraient ?
L’offensive contre la Sécurité sociale… en marche
La cotisation sociale est dans la ligne de mire, puisque le 1er ministre a annoncé son remplacement par une hausse de la CSG au 1er janvier 2018. Cela mettrait en danger la Sécurité sociale, préparerait son étatisation et la mise en place d’un régime a minima ouvrant la voie aux assurances privées.
Le gouvernement prévoit aussi l’instauration d’un régime unique de retraites par points. Pour nous, fonctionnaires, cela signifierait la fin de notre système de retraite payé par l’État et régi par le Code des pensions (calcul sur la base du traitement des 6 derniers mois) et son remplacement par un régime là encore minimal soumis aux aléas des politiques économiques.
L’offensive contre la Fonction publi-que… en marche !
Invoquant la nécessité de trouver 8 milliards d’économies supplémentaires et de se conformer à la règle des 3 % de déficits gravée dans le marbre des traités de l’Union européenne, le gouvernement multiplie les annonces : confirmation des 120 000 suppressions de postes dans la Fonction publique, gel du point d’indice, rétablissement du jour de carence, gel des crédits de fonctionnement (268 millions en 2017 à Bercy). Une fois de plus, les fonctionnaires sont pris pour cible ! La Cour des comptes recommande le gel d’échelon, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, l’augmentation de 1 % du temps de travail, la suppression du supplément familial de traitement, la suppression de l’indemnité de résidence, la suppression de la sur-rémunération du temps partiel.
Suppressions d’emplois : une idée des chiffres ?
Le ministre a confirmé que l’armée, la justice (juge, gendarmerie, police), l’éducation nationale, les personnels de santé soignants ne seront pas impactés par les suppressions d’emplois.
La DGFiP a, dans le mandat précédent, contribué à hauteur de 60 % des suppressions d’emplois de la Fonction publique d’État. Avec 50 000 annoncées pour la Fonction publique d’Etat, ce serait 30 000 pour la DGFiP sur 5 ans.
Vers la mobilité forcée
Lors du conseil commun de la Fonction publique, le ministre a annoncé la création d’une « DRH Groupe de l’État », au moment même où la DGFiP met en place les CSRH (Centres de services RH), démantelant les RH de chacune des Directions. Ne soyons pas dupes, le but est d’accélérer la mobilité interministérielle et entre les 3 versants de la Fonction publique, conformément au protocole PPCR.
Scission du point d’indice pour scissionner le statut !
Le gouvernement veut instaurer un point d’indice différencié pour les trois versants de la fonction publique (Etat, Hospitalière, Territoriale). Or, le point d’indice est la base de la rémunération des fonctionnaires et le premier facteur de l’unité du statut général. Scinder le point d’indice, c’est diviser la fonction publique. Il s’agit donc d’un préalable à une remise en cause brutale des acquis de la fonction publique.
Blocage du point d’indice et hausse de la CSG, c’est travailler plus pour gagner beaucoup moins !
Le ministre a indiqué qu’il n’y aura « pas de hausse de la valeur du point d’indice en 2017 ».
La mesure phare du président supprimant les cotisations salariales maladie et chômage pour augmenter la CSG d’1,7 points se traduirait immédiatement pour les agents publics par une baisse de leur pouvoir d’achat. En effet, nous ne dépendons ni de la caisse nationale d’assurance maladie ni de l’Unedic. Nous nous acquittons d’une cotisation solidarité chômage. Dès lors, l’augmentation de 1,7 point de la CSG, à l’instar des retraités, nous pénalisera.
Plus multiplié par moins et moins multiplié par plus = toujours moins_!
G. Darmanin explique : nous aurons à décider « quelles sont les missions de la puissance publique, celles qu’il convient de développer ou de faire évoluer ». Donc des missions disparaîtront ou seront externalisées.
Le Pavé de Paname – n°33