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Nouvelles menaces sur les retraites
De nombreuses propositions toutes plus régressives, plus agressives les unes que les autres, fusent contre les retraites mais toute hausse des cotisations patronales est exclue au nom de la compétitivité. Ainsi le rapport Moreau (commission pour l’avenir des retraites) qui reprend une bonne partie des propositions de la Cour des Comptes, met en cause le Code des Pensions, élément essentiel de notre statut de fonctionnaire d’Etat, et attaque de front les fonctionnaires (avec un calcul des pensions de retraites sur 10 ans au lieu des 6 mois signifiant une perte allant de 5 à 12 % sur la pension). Or le régime des fonctionnaires n’est favorable qu’en apparence : à qualification égale, les retraites dans le public et le privé sont proches. Avec la réforme des retraites de 2010, la retenue pour pension civile du fonctionnaire (équivalant de la cotisation dans le privé) doit passer de 2011 à 2020 de 7,85% à 10,80% du traitement brut sans aucun droit supplémentaire. Sur proposition du gouvernement, la concertation autour de ces mesures a commencé à la conférence sociale des 20 et 21 juin et devra être «bouclée» le 20 septembre. Une nouvelle «contre-réforme» défavorable aux salarié-e-s et aux retraité-e-s est programmée pour être adoptée avant la fin de l’année. La réduction programmée des retraites par répartition a pour objectif inavoué d’ouvrir le champ aux retraites par capitalisation (profits juteux pour les banques et assurances), augmentant encore plus les inégalités et ouvrant un risque majeur pour la sécurité des retraites (faillites, spéculation : exemple des retraité-e-s américain-e-s ruiné-e-s par la crise). On voudrait nous préparer à la résignation avec de fausses évidences. Or d’autres solutions sont possibles. La CGT propose de porter progressivement de 12 % à 18 % la part des richesses créées consacrée au financement des retraites en élargissant les revenus servant de base aux cotisations (intéressement, participation, stock-options…), augmentant les cotisations patronales en les modulant en fonction de la politique de l’emploi des entreprises et en menant une autre politique de l’emploi. Moins de chômage, augmenter les salaires, c’est plus de cotisations et moins de déficits. La retraite est un «salaire socialisé» qui trouve son assise la plus stable dans la solidarité intergénérationnelle (les actifs d’aujourd’hui cotisent pour payer les retraites d’aujourd’hui sans passer par les marchés financiers). Nous entendons bien défendre cet acquis majeur issu des luttes des générations passées et nous savons aussi que seule la mobilisation des salarié-e-s et des retraité-e-s permettra de faire échec aux régressions annoncées. En lien avec la déclaration des fédérations des fonctionnaires CGT, FO, FSU , Solidaires, CFTC et CGC, nous réaffirmons sa volonté de préservation du système de retraite par répartition pour toutes et tous les salarié-e-s. De même, nous rappelons notre attachement au Code des pensions civiles et militaires et nous n’accepterons aucun nouveau recul. DES A PRÉSENT, PRÉPARONS LA MOBILISATION !La retraite en France (les chiffres)
- 899 € : pension moyenne pour les femmes retraitées,
- 1552 € : pension moyenne pour les hommes retraités,
- 46% des départs en retraite se font avec un minimum de 628,99 euros par mois.
Les «propositions » contre les retraites
Quelques exemples de propositions :- La Cour des Comptes
- Suppression de l’abattement fiscal de 10 %,
- Alignement le taux de CSG des retraités (6,6 %) sur celui des actifs (7,5 %)
- Désindexation de l’inflation (déjà mis en œuvre pour les retraites complémentaires du privé)
- Le MEDEF
- 43 annuités en 2020
- Départ à au moins 65 ans vers 2040 !
- La Commission Européenne
- Augmentation de l’âge légal de départ à la retraite (qui a déjà été relevé à 62 ans)
- Allongement de la durée de cotisation ( déjà de 41 ans et 3 mois et en 2015 à 41,5 ans)
- Réforme des régimes spéciaux.