Paris à Tout Prix
Une réunion d’information sur les affectations des contrôleurs et contrôleuses stagiaires s’est tenue aujourd’hui, mardi 10 novembre 2020. Elle avait pour objet l’évocation des situations particulières (familiales, médicales, éloignement…).
Calendrier :
La direction nous a indiqué que le mouvement serait transmis à l’ENFIP au plus tard le 20 novembre. Sa publication suivra. L’affectation locale déterminera la dominante « métier » des stagiaires.
La CGT a dénoncé cette publication tardive, intervenant après le 15 novembre, date limite de renonciation au concours avec garantie de retour dans leur département d’origine.
La DG refuse tout décalage. Les collègues doivent subir leur affectation, parfois au détriment de leur vie personnelle. Faire précéder la date limite de renonciation à celle de publication de l’affectation les prive de toute possibilité d’un choix en connaissance de cause.
Encore plus inacceptable, la titularisation étant fixée au 1er octobre 2021, à moins de bénéficier d’une priorité pour rapprochement, les stagiaires ne pourront participer au mouvement de mutation qu’à compter de la campagne 2022-2023 pour une affectation au 1er septembre 2023.
Chiffres :
189 stagiaires arriveront sur Paris. Selon la direction, les vacances d’emplois B s’élèvent à 129 postes. Elles seront donc intégralement comblées et même dépassées. Ainsi, à l’issue de ce mouvement, 64 stagiaires en surnombre seront affectés ALD (A La Disposition du directeur).
Le nombre d’ALD est amené à croître suite aux suppressions d’emplois programmées pour 2021.
Ce qui pourrait paraître être une bonne nouvelle s’avère n’être qu’un trompe l’œil. Tout d’abord, parce que Paris supporte depuis des années des coupes sombres dans ses effectifs, effectifs depuis longtemps en deçà des besoins des services. Mais surtout parce que les suppressions d’emplois à venir vont être sanglantes, avec en perspective le Nouveau Réseau de Proximité (NRP) qui va réduire le réseau parisien à peau de chagrin et la Démétropolisation qui délocalisera des pans entiers de missions. Tous les services seront touchés.
Classement :
Les stagiaires ne participent plus au mouvement général. Le classement de leur demande ne repose plus sur le principe de l’ancienneté administrative, norme qui permettait de prendre en compte leur carrière antérieure. Désormais, il se fait en fonction de leur rang de classement au concours (avec alternance interne/ externe).
Les stagiaires, privés du droit à participer au mouvement général, en sont réduits à jouer les bouches-trous. Leurs vœux sont d’abord examinés en fonction des emplois vacants. Comble de l’ironie, la direction refuse d’en communiquer la liste. Les surnombres seront répartis en fonction des besoins des pôles et non en fonction des demandes des collègues, qui pour nombre d’entre-eux subissent de lourdes contraintes personnelles.
A noter que la direction s’est engagée à examiner avec bienveillance les situations particulières identifiées.
Si l’on peut se féliciter de voir les situations particulières prises en compte, on ne peut que déplorer les conditions dans lesquelles nos collègues stagiaires sont affectés. Privés de CAP d’affectation, destinés à combler les trous tant au niveau national qu’au niveau local, ils sont de surcroît condamnés à rester bloqués au moins deux ans sur leur poste…à moins que les incessantes réorganisations en décident autrement. Le recul des droits à mutation les prive d’une affectation plus conforme à leurs attentes.
Et si cela ne suffisait pas, ils ne bénéficieront que d’une formation au rabais axée uniquement sur leur premier métier. Enfin, en rendant le stage probatoire, l’administration instaure clairement un stage « sanction ». En clair, ce ne sera pas leur capacité à accomplir les missions qui sera évaluée mais leur « comportement » dans les services.
La CGT Finances Publique soutient que les agents doivent pouvoir choisir leur affectation tant géographique que fonctionnelle pour exercer au mieux leurs missions.