La démarche stratégique est une mise en adéquation structurelle de notre administration avec les manques en effectifs.
Les restructurations n’ont pas épargné Paris : démantèlement des CDIF avec création du pôle d’évaluation des locaux professionnels ; fusions de secteurs d’assiette, puis fusions de SIP ; fusions d’IFU et projets de fusions de SIE ; mise en place de plate-formes « courrier » avec centralisation de l’affranchissement quitte à mettre en difficulté les procédures ; fusions de caisses SIP / SIE ; restructurations au sein du Secteur Public Local ; disparition du service informatique SLR de l’ESI Montreuil ; transferts de tâches entre services sans les emplois équivalents (de SIE vers PCE par ex) ; réflexions autour d’un pôle fiscal unique remettant en cause le zonage infra parisien ; volonté de démantèlement des services enregistrement, fin programmée du service CDC, etc.
Il faut mettre un coup d’arrêt à la politique de réduction de la dépense qui se traduit par la pénurie de moyens, les suppressions d’emplois, l’abandon de missions et la dégradation des conditions de travail.
A l’appel des syndicats des Finances Publiques CGT, Solidaires, FO et CFDT, les agents ont répondu largement à l’appel à la grève du 20 mars 2014 (30 % de grévistes à la DGFIP avec des scores historiques jusqu’à 68 % en directions spécialisées) avec manifestation commune DGFiP/Douanes/DGCCRF (6 000 manifestants à Paris). Cette mobilisation a pris appui sur les États Généraux du 4 décembre 2013, la multiplication des actions menées tout au long de l’année 2013 et lors des Comités Techniques Locaux « Suppressions d’emplois » en janvier 2014. Dans le prolongement des pétitions et audiences qui ont continué à voir le jour sur de nombreux services, des rassemblements ont été organisés à l’initiative des sections parisiennes de CGT, Solidaires et FO au pied des sites du 30 janvier au 20 mars, avec exigence d’audiences collectives dans la foulée : à Tolbiac 13e, Beuret 15e, Reims 17e, Belleville 20e, Michel Lecomte 3-4e, Paganini 20e et au pied de la direction à Réaumur 2e le 20 mars matin.
Lors de ces réunions (rassemblements d’une quarantaine d’agents jusqu’à plus d’une centaine), les collègues ont rappelé, face à la direction, leur attachement au service public et les raisons de la dégradation permanente de leurs conditions de travail :
Services pénalisés par les vacances d’emplois, équipes d’accueil réduites ne permettant pas d’assurer une permanence correcte sur les heures d’ouvertures, délais d’attente qui se rallongent, files d’attente débordant largement et régulièrement sur le trottoir, seuil de paiement en numéraire limité à 300 euros pénalisant nombre de redevables, tâches supplémentaires avec moins d’effectifs, écrêtements de plus en plus réguliers, problèmes persistants de téléphonie, applications trop lentes, multiplication des tâches, transferts de tâches sans les emplois équivalents, difficultés grandissantes à faire correctement leurs métiers, manque de moyens humains pour lutter contre la fraude fiscale, stress permanent et public énervé, manque de soutien de certain-e-s encadrant-e-s en cas d’incidents avec le public et surtout absence de retour de la direction sur les cas signalés, services d’enregistrement en difficulté notamment pour la gestion des professionnels taxis, etc. Les collègues se sont déclarés « malades du service public » dans un climat anti-fiscal nauséabond. Les équipes de renfort ne peuvent plus répondre aux besoins des services en cas d’arrêt maladie ou autres imprévus mais servent à combler des postes vacants.
Ces constats touchent tous les services, les agent‑e‑s travaillent dans un contexte d’urgence permanente.
Les fermetures temporaires sur les pauses méridiennes mises en place par la direction suite à ces rassemblements, s’ils soulagent en urgence les collègues de l’accueil et des SIP, ne sont pas une solution pérenne. Ce n’est pas non plus avec la déclaration simplifiée ou la télédéclaration, ou en augmentant les seuils du contrôle allégé, ou en mettant en berne le contrôle des crédits d’impôts, que sont améliorées les conditions de travail. Mais c’est bien l’égalité de traitement face à l’impôt qui est remise en cause. La « priorisation » des tâches prônée par M. Parini lors du rassemblement au pied de Réaumur ne résoudra rien, car ce qui n’est pas fait un jour, devra bien l’être fait le lendemain. Sauf à demander aux agent‑e‑s de renier leur attachement à un travail de qualité. Ce n’est pas acceptable ! Parce que nous sommes toutes et tous attaché‑e‑s au service public, la CGT exige des recrutements statutaires à la hauteur, pour réaliser l’ensemble de nos missions dans de bonnes conditions de travail et des équipes de renfort qui servent véritablement de renfort et non de « bouche‑trous ». Alors, dans l’unité la plus large possible, restons mobilisé‑e‑s, à Paris, comme au sein de toute la DGFIP !
Le Pavé de Paname – N°20