Le débat sur le temps de travail des fonctionnaires est souvent plombé par des postures idéologiques et une démagogie anti-fonctionnaire. Or dès que l’on prend le temps d’analyser plus finement l’organisation du temps de travail dans la fonction publique, on est en premier lieu frappé par la fréquence des horaires atypiques qui répondent aux spécificités liées à la continuité du service de l’Etat dans ces trois versants et par la réalité du temps de travail hebdomadaire des personnels.
Ainsi, il est totalement erroné de penser que les agents publics travaillent moins que les salariés du secteur privé. D’après les données d’une étude de la DARES de 2013 :
– 30% des agents de la fonction publique sont à 35h ;
– 46,5% travaillent au-delà de 35h ;
– 75% des agents dépassent parfois tous les jours leur horaires de travail ;
– 42% des agents travaillent le samedi et 30% le dimanche ;
– 11,3% des agents de la Fonction publique Territoriale travaillent entre 7 et 8h contre 11,2% dans le privé.
Le rapport Laurent, publié le 26 mai 2016, souligne pourquoi la durée annuelle des fonctionnaires est en dessous de la durée réglementaire de 1607h : les exigences du service public et la nécessité d’un travail en continu entraînent des contraintes spécifiques qui donnent lieu à des modalités de temps de travail particulières (horaires atypiques, astreintes, travail de nuit, du dimanche). Il précise aussi que les nouvelles technologies ont rendu floue la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle.
Par ailleurs, le rapport annuel 2014 sur l’état de la Fonction publique démontre la dégradation des conditions de travail, via l’importance des surcroits d’activité ou la multiplication d’objectifs irréalistes ou la généralisation des nouveaux modes de management.
Pour la CGT, des améliorations sont à apporter, notamment sur la prise en compte d’effectifs suffisants en compensation des 35h dans la Fonction publique, aggravée par les massives suppressions d’emplois et les restructurations permanentes, a eu des conséquences sur les conditions de vie hors et au travail des fonctionnaires. Les études sur les congés maladie le démontrent.
Parallèlement, le nombre de personnes en recherche d’emploi n’a jamais été aussi élevé. Le sens de l’histoire et du progrès social est une diminution régulière du temps de travail et non une augmentation. A ce partage du travail imposé entre une population dans l’emploi mais surexploitée et une population sans emploi et précarisée, la CGT préfère un autre partage du temps de travail en proposant une nouvelle diminution du temps de travail pour tous.
Pour en savoir plus !