Nous renouvelons toute notre solidarité auprès de la famille et des amis de notre collègue. Nous partageons aussi le désarroi et la tristesse de son entourage professionnel. La section CGT Finances Publiques Paris s’était déjà exprimée peu de jours après ce drame, mais la mise en place d’une commission d’enquête CHSCT dans le prolongement du CHSCT extraordinaire le 03 octobre 2013 appelait à une nouvelle expression de notre part. Le président par délégation M PERY a ouvert la séance du CHSCT extraordinaire du 03 octobre en l’absence, sous couvert de problèmes d’agenda, de M. PARINI, président titulaire. La CGT a dénoncé vivement cette absence au regard de la gravité du sujet. Dans le cadre des débats, la Direction s’est d’abord enfermée dans la ligne de défense : « c’est un suicide au domicile, c’est donc une affaire privée ». Personne ne peut tirer de telles conclusions avant toute enquête. Nous ne ferons aucune conclusion hâtive et infondée. Mais pourquoi balayer d’un revers de main toute réflexion, interrogation ? Nombre d’études montrent que la part professionnelle peut constituer un facteur déclenchant chez une personne fragilisée. C’est pourquoi nous ne prêterons le flanc ni aux rumeurs, ni aux affirmations infondées, ni au déni. Il y a une réalité : celle de nos services, du stress induit par le manque de moyens et d’effectifs, par des restructurations et une pression statistique permanentes, pouvant entraîner des abandons de tâches, des surcharges de travail, la perte de repères, la démotivation, parfois même un sentiment de déclassement, avec de plus une gestion des cadres en matière d’affectation locale au bon vouloir du Directeur. Cette analyse sur la situation dans nos services, la CGT Finances Publiques l’assume pleinement. Nous affirmons que tous les paramètres doivent être étudiés en toute objectivité, dans les cadres de compétences appropriés. Les organisations syndicales ont donc convenu que l’étude devait suivre le déroulé du guide méthodologique édité par le secrétariat général et validé en CHSCTM. L’administration a choisi de communiquer par une présentation en deux temps : le parcours professionnel de l’agent puis les mesures de préventions prises pour les collègues par l’administration. La Direction a donc expliqué que le suicide a eu lieu le vendredi 27/09/13. La RH a informé les chefs de services dans la soirée. Il a été ensuite présenté la carrière de la collègue, dans une service ayant subit de nombreuses réorganisations depuis la fusion . Le médecin de prévention, l’assistante sociale et le psychologue du ministère se sont déplacés sur le site en soutien aux agents au sein d’un 1èr groupe de paroles. Un 2ème groupe de paroles élargi a été organisé le lundi 07/10. Un suivi à cours, moyen et long terme est mis en place. Nous avons demandé l’élargissement de la structure d’écoute à l’ensemble des cadres « intermédiares », ceux-ci étant isolés du fait même de leurs fonctions. L’administration a refusé au motif que la mise en place de cette structure de soutien ne concerne que les personnes touchées par ce drame… La CGT a mis en garde l’administration sur le fait que d’autres collègues, y compris d’autres cadres, peuvent être en souffrance mais ne souhaitent peut être pas communiquer directement avec les services RH. Certains agents et cadres à Paris peuvent déjà être en situation de « burn out ». L’administration a répondu que les agents doivent entreprendre la démarche d’aller consulter le médecin de prévention à titre personnel. Lors des débats, à la demande de la CGT, la direction a reconnu avoir été alertée au niveau de la RH sur l’état de grand malaise de la collègue, sans pour autant l’avoir identifié comme étant lié à la sphère professionnelle. Puis notre collègue a été en arrêt maladie. Le drame est intervenu peu de jours avant la reprise prévue du travail. La CGT a rappelé le précédent suicide d’une ancienne collègue en 2011 comme élément qui aurait pu alerter sur un contexte anxiogène. Nous avons également demandé des éclaircissements sur une demande de mutation non aboutie. La direction a précisé avoir contacté la collègue fin juillet, la période de souhaits des cadres arrivant à échéance (la collègue n’avait pas donné suite, ne déposant pas de fiche de vœux) et qu’aucun stress n’avait été détecté à cette occasion. Au regard de la nature des échanges et des éléments versés au débat, les organisations syndicales ont demandé, comme nous l’avions proposé dans notre déclaration liminaire CGT, la constitution d’une délégation d’enquête prévue à l’article 53 du décret 82-453 de 1982. Les organisations syndicales ont voté à l’unanimité une délibération constitutive d’une délégation d’enquête, à charge de l’administration de communiquer le ou les représentants du Président du CHSCT qui y participeront. Il ne s’agit pas d’une enquête pénale. Délibération votée à l’unanimité au CHSCT EXTRAORDINAIRE DU JEUDI 03 OCTOBRE 2013 : « Une délégation d’enquête est constituée à la suite du suicide d’un agent intervenu à son domicile. Elle a pour objet d’analyser le travail, son organisation, les contraintes professionnelles de l’agent et du service en vue de proposer des mesures de prévention et des actions d’amélioration des conditions de travail. L’enquête portera sur le service où travaillait la collègue. Si cela lui apparaît nécessaire au vu des premiers entretiens qu’elle mènera, la délégation d’enquête pourra également étudier les modalités d’accompagnement des agents affectés par le suicide de leur collègue. » La souffrance au travail peut malheureusement exister au sein de nos services. Dans de telles situations, il faut avant tout sortir de l’isolement. N’hésitez pas à contacter les médecins de prévention, les équipes syndicales, à en parler entre collègues.
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