[sommaire]
La journée mondiale du 25 novembre pour l’élimination des violences contre les femmes doit prendre cette année un relief particulier. La CGT est partie prenante dans le mouvement #NOUS TOUTES.
Nous appelons à toutes les mobilisations unitaires du 24 novembre dans les territoires avec les comités locaux et à toutes les formes d’actions dans les entreprises et services.
Les milliers de témoignages et de dépôts de plaintes démontrent l’ampleur et la gravité des violences sexistes et sexuelles dans la société et au travail, mais également d’un élan des femmes pour prendre la parole en visibilisant leur réalité.
Ces témoignages ne peuvent rester sans suite.
Il nous faut gagner et renforcer des droits collectifs, pour mettre fin à la tolérance sociale et à l’impunité qui entourent les violences contre les femmes.
La CGT porte de nombreuses propositions.
Le combat pour la dignité au travail est essentiel, nous le mènerons activement et sans relâche, pour de réelles avancées.
1. REFUSONS LE SEXISME QUOTIDIEN
Volontaires ou plus souvent issus
de stéréotypes et préjugés véhiculés
par les hommes comme par les
femmes, les propos sexistes ont pour
conséquence d’entretenir la différenciation
et la hiérarchie des sexes. Ils
conduisent à nier le professionnalisme
des femmes en les considérant
d’abord comme des femmes avant de
les traiter comme des collègues.
Quelques exemples :
• les commentaires sur le physique
ou la tenue des femmes, qui n’ont
rien à faire dans un cadre professionnel
;
• les « blagues » graveleuses qui instaurent
un climat pesant et malsain ;
• les femmes en responsabilité à qui
on fait des reproches que l’on ne
ferait pas à des hommes (« autoritaires
», « hystériques », « promotion
canapé »…).
La CGT propose :
• exiger que le règlement intérieur
de l’entreprise ou de l’administration
définisse le sexisme et
bannisse les comportements et
propos sexistes, comme ceux
racistes et homophobes ;
• mettre en place une formation
des managers et personnels
encadrants ;
• évaluer le sexisme avec un
questionnaire annuel auprès
des salariées.
2. GARANTIR UN ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL NON SEXISTE
Les images dégradantes, calendriers,
fonds d’écran… qui font de
la femme un objet sexuel n’ont rien
à faire dans un cadre professionnel
! De même, notamment dans les
métiers qui comptent peu de femmes
ou d’hommes, il est important de
garantir à chacune et chacun des
vestiaires et sanitaires qui assurent l’intimité.
La CGT propose :
Les négociations sur l’égalité femmes/hommes doivent permettre d’imposer un environnement de travail non sexiste.
3. LUTTER CONTRE LES VIOLENCES
Chaque année, des milliers de femmes sont victimes de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles (une main aux fesses par exemple), ou encore de viol sur leur lieu de travail. L’employeur a l’obligation de garantir la santé et la sécurité des salarié·e·s, il est donc de sa responsabilité d’empêcher que des salarié·e·s en soient victimes sur leur lieu de travail. Les victimes ou témoins ne peuvent subir de représailles, les agresseurs doivent être sanctionnés.
La CGT propose :
• mise en place d’un lieu d’accueil et d’une procédure de signalement garantissant la confidentialité et la rapidité de réponse ;
• pour les femmes victimes de violence de la part de personnes extérieures (clients, usagers, patients…), prise en charge des frais de justice par l’employeur qui doit se porter partie intervenante, changement immédiat de poste pour ne plus être en contact avec l’agresseur ;
• sanction des agresseurs ;
• mise en place d’une éducation non sexiste et de campagnes contre les stéréotypes.
4. PROTÉGER LES VICTIMES
Au travail :
Commises sur le lieu de travail ou dans le cadre privé, les violences contre les femmes ont de graves conséquences physiques et psychiques et peuvent entraîner de l’absentéisme, des difficultés de concentration, des sautes d’humeur… Souvent, pour les femmes victimes, c’est la double peine : après les violences, la perte du boulot. Il est donc indispensable de les protéger pour garantir leur droit au travail.
La CGT propose
• protéger et accompagner les salariées victimes de violences conjugales ou de violences au travail : garantir le maintien dans l’emploi et la mise hors danger (mutation, changement de poste, réduction ou réorganisation du travail, possibilité de démissionner sans préavis ou de suspendre leur contrat de travail en bénéficiant des allocations-chômage). Éviction du conjoint ou ex-conjoint violent s’il travaille sur le même lieu que la victime ;
• faciliter l’accès au logement et à l’emploi pour les femmes victimes de violences ;
• renforcer les lieux d’accueil dans les commissariats et la formation des personnels, renforcer les moyens des associations.