Faisant le constat de discriminations, de sexisme ordinaire et de violences sexistes et sexuelles faites aux femmes dans nos directions des Finances publiques, nous avons décidé, militantes et militants de sections de la Région Ile de France, la création d’un collectif Femmes-mixité CGT FINANCES PUBLIQUES ILE DE FRANCE.

Nous voulons avec vous, lutter contre ces agissements et contribuer à la réussite de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes au sein de notre milieu professionnel (DGFIP: 74% d’hommes chez les A+)et dans la vie en général.

Plus de non-dits et de tabous…

Le sexisme ordinaire, le harcèlement moral, le harcèlement sexuel, la sous-évaluation professionnelle des collègues en congé de maternité ou à temps partiel ne doivent plus être ignorés et mis sous le tapis.

Chiffres sur les harcèlements et agressions au travail :

    • 6 % des agressions sexuelles subies par des femmes ont eu lieu dans la sphère professionnelle (Source Insee 2016)
    • 11 % des femmes ont un jour subi un geste déplacé sur leur lieu de travail (Source Insee 2016)
    • 20 % des femmes actives ont été confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle (Défenseur des droits 2014)
    • 20 % des Français déclarent également connaître au moins une personne ayant été victime de harcèlement sexuel dans le cadre de son travail.
    • 30 % des victimes n’en parlent à personne
    • 80 % des femmes salariées considèrent qu’elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes, avec des répercussions sur la confiance en soi, la performance et le bien-être au travail. (Rapport du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes n°2015-01 février 2016 le sexisme dans le monde du travail : Entre déni et réalité)

…Mais de la solidarité: les collègues témoins de ces faits doivent manifester leur solidarité à celles qui en sont victimes. Les agente-s qui subissent ces discriminations et ces violences ne doivent pas rester isolées, elles doivent être soutenues par les collègues du service et nous leur recommandons vivement de prendre l’attache des militant.e.s syndicaux, du médecin de prévention, du médecin traitant, d’une association de victimes (AVFT…).

Encore des obstacles à l’Egalité femmes-hommes dans notre ministère:

Le vendredi 15 septembre s’est tenu un groupe de travail ministériel sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. La CGT rappelle que moins il y a de garanties collectives, plus les inégalités et les discriminations se développent, en ce sens, les ordonnances, les lois Macron, Rebsamen, El Khomri, que nous combattons vont à l’encontre de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Nous voulons:

    • le détail des moyens budgétaires spécifiques dégagés pour le financement des mesures ministérielles.
    • des précisions sur les modalités de suivi de l’accord éventuel.
    • prévoir dès le départ la déclinaison impérative au niveau directionnel.
    • des données genrées à tous les niveaux dans toutes les instances (comités techniques, commissions administratives paritaires, comité hygiène et sécurité…).
    • une prise en compte des difficultés particulières des femmes en matière de conditions de travail et de santé et sécurité au travail en s’appuyant notamment sur le document unique.
    • la réalisation d’une étude portant sur les non-titulaires ciblée sur les questions de rémunération/promotion (étude qui avait été actée dans les concertations en 2015).
    • la reprise de la mesure 8 de l’accord Fonction Publique de 2013 que la CGT a signé: «Chaque direction engagera une réflexion sur les raisons qui peuvent limiter les promotions ou les avancements des femmes. Il conviendra en particulier de veiller à ce que l’obligation de mobilité géographique lors d’un avancement ou d’une promotion soit strictement justifiée par les caractéristiques de la carrière ou du corps ou cadre d’emploi concerné.»
    • la mise en place d’un droit réel d’accès à la formation initiale et continue.
    • rendre cohérent les calendriers de formations professionnelles avec les calendriers scolaires et travailler sur les différents modes de garde des enfants et leurs activités périscolaires.
    • l’offre systématique d’un entretien au retour d’un congé de maternité ou d’adoption, d’un congé parental, d’un temps partiel, d’une mise à disposition, accompagné.e, si l’agente le souhaite, d’un.e représentant.e syndical.e.
    • des mesures concrètes pour articuler vie privée et vie professionnelle et ainsi lutter contre les ralentissements de carrière.
    • un véritable nouveau financement pour chaque nouvelle prestation.
    • un plan d’action qui serve de grille dans une démarche intégrée de référence.

 

La CGT rappelle la responsabilité pénale du chef d’établissement (directeur) qui doit veiller à la santé des agent.es placé.es sous ses ordres.

Nous voulons un stage obligatoire pour toutes et tous sur les discriminations sexistes et sexuelles et les violences faites aux femmes ainsi qu’une protection réelle des victimes.

Le ministère a refusé de s’engager sur des moyens, l’ensemble des organisations syndicales ont donc décidé de quitter la salle et attendent des engagements fermes du ministre au prochain Comité technique ministériel.