Monsieur le Président,
De mars 2020 à mars 2021, déjà un an, que nous traversons une crise sanitaire sans précédent. Il y a un an on appelait à applaudir les personnels de santé signe de reconnaissance des efforts, du dévouement, et d’un sens certain du service publique, dont ils faisaient preuve. Pourtant, un an plus tard se sont bien les mêmes services publics tant loués qui continuent à être sacrifiés sur l’autel du libéralisme. Ils sont qualifiés de trop coûteux, et doivent laisser place à une marchandisation des services, donnant ainsi des perspectives de profits pour quelques un.
Notre ministère n’échappe pas à cette logique, néo-libérale, les missions sont fusionnées, l’accès aux services réduit, d’autres missions sont externalisées. Tout au long de la crise, les organisations syndicales ont demandé une suspension des réformes néfastes pour les services et les personnels. Bercy a systématiquement refusé.
Les politiques ministérielles d’action sociale ne sont pas épargnées. Plusieurs chantiers ont été mis en route, en dépit de l’opposition quasi unanime des personnels par la voix de leurs représentants et des organisations syndicales contre ce qu’il faut bien appeler le plan de destruction de l’action sociale.
Alors, que les agent·e·s du ministère ont plus que jamais besoin d’une action sociale forte, de proximité, à leur·e·s écoute. Vous, vous menez une politique qui se résume plus à de l’affichage qu’à une réelle prise en compte des besoins des agents.
Le budget réduit consacré à l’action sociale est l’illustration que les personnels ne sont pas au cœur des préoccupations et des choix actuellement effectués par le Ministre. Le Secrétariat Général continue et accélère sa politique de destruction de l’action sociale, malgré toutes les alertes signifiées par nos fédérations :
– destruction programmée du réseau des délégations d’action sociale pour privilégier une structure régionale, avant tout comptable. C’est la disparition à court terme du réseau de proximité, véritable richesse pour notre ministère, pierre angulaire de l’action sociale mais que le Secrétariat Général a vidé au fil des ans de sa substance en lui ôtant toutes prérogatives. Pour nos fédérations, ce réseau est plus que nécessaire, il est le trait d’union entre les agents et les associations, il est seul à connaître et à pouvoir évaluer au plus près les besoins des agents.
– destruction de la politique sociale au travers de la remise en question du fonctionnement des associations ALPAF, EPAF et AGRAF. Notamment par la mise en place d’une structure faîtière. De plus leur autonomie n’est pas respectée eu égard à la mainmise du Secrétariat Général qui impose son diktat.
– fermeture de restaurants financiers sur l’ensemble du territoire sans la moindre concertation, au bénéfice d’un titre restaurant dont la valeur faciale est insuffisante et inchangée depuis des années.
– mise en place de la tarification au plat à AGRAF imposée par le Secrétariat Général à l’association malgré l’opposition de toutes les fédérations.
– vente de tout ou partie des résidences EPAF au motif qu’elles ne correspondraient plus aux désirs des agents, dans un marché immobilier en berne dans le secteur du tourisme. Pour celles qui éventuellement échapperaient à la vente, elles ne seront plus gérées par EPAF et seront déléguées à un professionnel du tourisme avec un risque d’augmentation des tarifs qui ne seront plus sociaux. Cette perspective est annoncée sans consultation de l’assemblée générale d’EPAF, avec l’avis contraire des fédérations et sans attendre le rapport de la Cour des comptes sur l’action sociale.
– baisse de la subvention à ALPAF au motif que les prêts s’autofinancent alors que d’autres prestations pourraient être mises en oeuvre et dans des conditions plus favorables (aide au logement d’un enfant étudiant) et que le besoin de logements persiste.
– pas ou peu de places en crèches alors que dans ce domaine les besoins sont criants. Ceci n’est qu’un bref aperçu du désengagement massif du Secrétariat Général sur l’action sociale. Par ailleurs le dialogue social au niveau du Secrétariat Général est inexistant.
Les représentants du personnel que sont les fédérations syndicales ne sont plus ni écoutés ni entendus, démontrant ainsi un réel mépris à l’égard de tous les personnels du Ministère. Leur rôle est totalement nié, il n’est qu’à voir le chantier sur les réseaux d’action sociale dont les organisations syndicales sont exclues.
LA CGT REVENDIQUE :
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- de garantir un accès pour toutes et tous à l’action sociale,
- une information accessible à l’ensemble des agent·e·s,
- de maintenir un réseau de proximité.
LA CGT SERA TOUJOURS PRÉSENTE AUX CÔTÉS DES AGENTS ET CONTINUERA À FAIRE DES PROPOSITIONS POUR AMÉLIORER LE SERVICE SOCIAL.