Pour la direction, la CGT et Solidaires, dépositaires d’un droit d’alerte, suite aux dysfonctionnements du dispositif d’évacuation incendie à Paganini, exagèrent la situation. La situation actuelle, selon elle, ne nécessite pas la fermeture du site.
Il n’en est rien, le danger grave et imminent demeure.
Rappel des faits:
Le 20 juillet, l’alarme incendie s’est déclenchée inopinément sur le site de Paganini (XXe) qui en conséquence a dû être évacué.
Cette opération s’est avérée véritablement chaotique et a mis en lumière de graves dysfonctionnements matériels susceptibles de mettre en péril la sécurité des agent·es.
En effet, le portail principal était fermé et maintenu clos par une chaîne qui assure sa fermeture en dehors des heures d’ouverture au public.
Seul l’accès « entrée du personnel » permettait l’évacuation mais la porte d’accès PMR [Personne à Mobilité Réduite] (le portillon) qui doit théoriquement s’ouvrir en cas de déclenchement de l’alarme incendie est demeurée résolument close.
En conséquence, seul le tourniquet est resté fonctionnel contraignant les collègues à évacuer le site un par un, ce qui a fait longuement durer l’opération.
Suite à nos alertes écrites, de menues réparations sont intervenues sans mettre un terme pour autant aux graves dysfonctionnements signalés, comme l’a révélé un nouvel incident qui s’est produit ce jeudi 27 juillet après-midi :
Suite à ce qui semble être un exercice (avec fumée dans le hall d’accueil) visant à vérifier le fonctionnement de l’alarme incendie, l’alarme a retenti en début d’après-midi. L’évacuation du site a donné lieu aux mêmes dysfonctionnements que le 20 juillet à savoir :
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- le portail principal est resté fermé même s’il n’est plus entravé par une chaîne,
- l’accès PMR rue Reynaldo Hahn est lui aussi resté fermé,
- les collègues ont été contraint.es d’évacuer le site par l’unique tourniquet donnant sur la rue Reynaldo Hahn, opération qui une fois de plus s’est révélée très longue.
En cas de réel incendie, ces dysfonctionnements répétés pourraient avoir des conséquences dramatiques en empêchant une évacuation rapide d’un site comptant un grand nombre d’agent.es et en compliquant l’intervention des pompiers.
En outre, cette situation a été aggravée par des échanges anarchiques entre les personnes qui sortaient d’une part, celles qui rentraient en disant qu’il s’agissait d’un exercice d’autre part, et l’absence totale d’organisation alors qu’il y avait une forte odeur de fumée dans le hall d’accueil.
Dépôt d’un droit d’alerte:
Afin de préserver la sécurité et la santé des agent·es qui ne peuvent plus être exposés à des risques de cette ampleur, le 27 juillet 2023, Solidaires Finances Publiques Paris rejoint par la CGT Finances Publiques Paris ont déposé un droit d’alerte demandant la prise en urgence de toutes les mesures afin de remédier à ces failles de sécurité et de fermer le site tant que les agent·es ne disposeront pas de l’assurance du fonctionnement véritable et parfait de tous les dispositifs de sécurité.
Premières Conclusions:
La direction a souhaité échanger avec les organisations syndicales sur le sujet de Paganini avant la transmission d’un rapport d’enquête prévue pour le 2 août. Cette réunion s’inscrivait donc en complément de la procédure d’alerte en cours d’instruction.
Le projet de la direction est de clarifier nos interrogations. Pour la CGT et Solidaire, la direction veut gagner du temps.
Elle scinde la problématique incendie en deux points :
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- 1) matériels et dispositifs incendie:
Les devis sont déjà faits pour l’ensemble des éléments défectueux du site de Paganini (la direction prévoit de remplacer tous les éléments défectueux. Elle annonce 150 000 euros de devis pour tous les équipements à remplacer). Le dispositif actuel a été testé par le coordinateur SSI [Système de Sécurité Incendie]. A ce stade, il n’a pas d’alerte particulière …ni de rapport définitif (demande de la CGT).
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- 2) culture, réflexe à avoir en cas d’alerte incendie de la part des agent.es et de l’encadrement :
La direction prévoit la mise en place de « fiches réflexes » et l’établissement d’un calendrier pour définir le rôle de chacun en cas d’alerte. La direction admet la perte des bons réflexes et l’aggravation des risques qui en découlent de part la disparition des tests incendies imposée par la Préfecture durant la crise COVID.
Un plan en trois temps est prévu à la rentrée:
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- T0: présentation des points sensibles batimentaires par le gestionnaire aux nouveaux agents lors de la visite du site,
- T1: publication d’une fiche de procédure sur les risques pour les gestions de site,
- T2: cerner le degré le plus fin de sécurité sur chaque bâtiment de la DRFiP.
Pour la CGT et Solidaires, la Direction vient de prendre le problème en main. Mais il ne sera entièrement résolu, selon elle, que dans quelques mois. Que se passera-t’il dans l’intervalle ? Les agents du site ne doivent pas être présents sur le site tant que les problèmes liés au dispositif alerte incendie ne seront pas résolus.