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- Déménagements des SIE et PCE 1er-2ème et 3ème-4ème à NDV
- Déménagement du SCAD rue de Londres
- Création d’une antenne SIE à Vierzon
- Création de centres de contacts à Alençon et Lisieux
Madame la présidente,
L’air du temps est à la maltraitance de l’esprit démocratique par l’exécutif. Il est regrettable que l’administration souffle, elle aussi, un vent aussi mauvais dans ce qu’elle appelle le « dialogue
social ». Le gouvernement de façon autoritaire, malgré les nombreuses mobilisations et le rejet de la majorité de la population, décide d’imposer à toutes les travailleuses et à tous les
travailleurs 2 ans de travail de plus avec une pension diminuée. Si de nombreux agents à la DGFIP poussent déjà le curseur à 64 ans et même 67 ans, c’est pour améliorer leur pension ou
ne pas avoir de décote.
Pouvez-vous imaginer ce que ressentent nos collègues qui sont exposés à la propagande de Bercy qui indique sur les emballages de boulangerie et autres panneaux publicitaires que tout
est merveilleux à la DGFIP ?
Pouvez-vous imaginer ce que nous ressentons nous, employé.es des Finances publiques, en découvrant avec la « marque DGFIP » qu’il est possible de s’épanouir dans une administration
« plaçant l’humain et le sens du service public au cœur de ses préoccupations » et « offrant des perspectives de carrières et des rémunérations attractives » ? La réalité, ce sont les salaires
bloqués, le tassement des grilles indiciaires, l’inflation, la mobilité contrainte ou forcée, les dysfonctionnements applicatifs, les sous-effectifs. C’est un management délétère par l’absurdité
d’un néo-taylorisme et d’une organisation du travail complexifiant les attributions en même temps qu’elle dégage une logique de traitement monotâche en découpant les missions.
Ce management est théorisé dans le Guide du changement des AGFIP où la courbe du deuil face à la casse des services est considérée comme un outil dynamique, où il est question
d’agents « déchirés », « d’agents irréductibles » pour lesquels « il ne faut pas perdre de temps à tenter de les convaincre ».
C’est dans ce contexte anxiogène pour l’ensemble des collègues que le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a annoncé une augmentation de la valeur du point
d’indice limitée à 1,5 % alors que l’inflation est aujourd’hui de 5,1 % !
Alors que la perte de pouvoir d’achat depuis juin 2010 marquant le début de la longue période de gel s’élève désormais à plus de 16%, cette mesure de 1,5 % applicable au 1er juillet 2023 est
donc largement insuffisante.
Les 5 points uniformes accordés à tous les agent.es à la date tardive du 1er janvier 2024 ne sont pas de nature à répondre aux revendications salariales et aux pertes intervenues.
Pire encore, le ministre propose de recourir à l’octroi d’une prime dite de « pouvoir d’achat ».
Celle-ci serait d’une part, dégressive de 800 à 300 euros et, d’autre part, ne concernerait qu’une partie des salarié.es.
Cette rémunération ne sera pas prise en compte pour la retraite. De plus, elle ne semble pas être reconductible.
Ce manque de considération pour les personnels de la Fonction publique, fonctionnaires et agents non titulaires, est parfaitement scandaleux.
Les mesures d’accompagnement qui ont été annoncées, par leur caractère parcellaire, ne règlent pas plus le contentieux salarial : reconduction de la garantie individuelle de pouvoir
d’achat, revalorisation des frais de mission, meilleure prise en charge des abonnements aux transports collectifs, revalorisation du barème de monétisation des comptes épargne temps.
Pour insuffisantes qu’elles soient, les dispositions annoncées sont à inscrire à l’actif des mobilisations massives menées depuis des mois.
Contre-réforme des retraites, casse des droits et garanties des agent.es, autoritarisme politique et administratif, rien ne découragera la CGT. Au contraire, cela nous renforce dans nos
convictions de lutte face à la politique de régression sociale du Président des riches, de notre administration, face aux conséquences de la loi dite de transformation de la fonction publique, et dans notre volonté de gagner de nouveaux droits pour les agent.es de la DGFIP.
Les déménagements que vous présentez à ce CSA s’inscrivent dans le cadre du NRP à Paris.
La CGT Finances Publiques Paris tient à réaffirmer son opposition à ce plan qui sous couvert de proximité, va aujourd’hui priver les usagers des 1er, 3ème et 4ème arrondissements des services des finances publiques, à l’instar de ce qui a été fait dans d’autres arrondissements et que vous entendez continuer.
Vous poursuivez votre jeu de chaises musicales puisque nous rappelons que l’arrivée à NDV des collègues de Michel Le Comte et de Banque n’est possible que grâce au départ du SLR. Ce
départ a entraîné l’expédition des services recettes de la ville de Paris sur un site transitoire avant leur installation définitive à Bédier, installation que les agents et leurs élu.es continuent à
rejeter. Cette pratique a aussi conduit au départ de la rue de Londres des services vers St-Petersbourg, site transitoire avant le déménagement définitif Bd de Reims.
Ces déménagements imposés et l’abandon de près de la moitié des sites parisiens entraînent mécaniquement une densification des espaces de travail et donc une dégradation des conditions
de travail.
De plus, nous le redisons, tous ces agents entassés à NDV n’auront plus qu’une seule solution de restauration collective qui sera Réaumur dont vous balayez systématiquement le risque de
surfréquentation. En effet, la cantine d’Uzès, au vu de sa capacité, ne peut être une solution envisageable pour les agents de NDV.
Sur la mise en place des centres de contact des professionnels à Alençon et Lisieux et d’une antenne SIE à Vierzon, la CGT tient tout d’abord à rappeler le mensonge éhonté du ministre
Darmanin présentant la démétropolisation. En effet, celui-ci expliquait qu’elle allait faire le bonheur des Parisien.nes qui pourraient vivre là où l’herbe est plus verte et les loyers moins
chers. Or, force est de constater que les villes choisies n’attirent personne, ni les Parisien.nes ni les collègues de ces départements. Cela oblige donc l’administration à affecter dans ces
services des stagiaires et lui donne également une bonne excuse pour recruter massivement des contractuels.
Nous pouvons légitimement nous inquiéter du manque de « sachants » affectés dans ces services pour l’exercice des missions. Cela risque de mettre le collectif de travail en difficulté,
d’autant que certains services n’auront pas leur effectif complet avant 2024.
Sur les documents que vous nous avez fournis, nous constatons une fois de plus qu’ils ne sont pas complets. Ainsi, vous ne produisez la convention et les protocoles entre la direction
exportatrice et les directions d’accueil alors que nos camarades les ont eus.
Vous ne donnez pas non plus l’état des charges transférées.
Enfin, nous voulons dénoncer les conditions d’installation des collègues de l’antenne de Vierzon.
Fin 2022, le CHS-CT a rendu après visite du chantier de construction, un rapport négatif sur l’installation des collègues dans les locaux choisis par la direction. Ces locaux ne présentent pas
de possibilité d’amélioration pour les rendre compatibles avec de bonnes conditions de travail. Et bien que l’inspecteur santé sécurité au travail, le médecin de prévention et le Pôle ergonomie de Bercy aient considéré que les collègues ne pourront pas travailler dans de bonnes conditions, la direction du Cher a maintenu son projet. Nouvelle illustration de ce que vous appelez « dialogue social » à la DGFIP.
Considérant qu’il y a un désaccord sérieux et persistant, la CGT Finances Publiques du Cher a demandé l’intervention de l’inspection du travail. Nous soutenons cette démarche.