Fusion de la trésorerie Paris amendes 1ere division et de la trésorerie Paris amendes de transport
Après une première tentative de réforme stoppée par les mobilisations sociales en 2020, le gouvernement français repart à la charge sur les retraites en janvier 2023. L’objectif de sa réforme est de repousser l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, et d’augmenter le nombre de personnes qui vont devoir cotiser 43 annuités et de supprimer les régimes spéciaux.
Loin d’être une réforme « d’équilibre, de justice et de progrès », elle va contribuer à aggraver les inégalités.
La principale injustice de cette réforme est qu’elle va s’abattre le plus durement sur les personnes les plus pauvres et aux métiers les plus précaires. A l’âge actuel de la retraite, ¼ des hommes les plus pauvres sont déjà morts, contre 6% des plus riches.
Avec un âge légal de départ à 64 ans, 1/3 des plus pauvres seront déjà morts. 1/3 des plus pauvres, qui ont souvent les métiers les plus difficiles et les plus pénibles, et qui vivent quotidiennement les difficultés et contraintes de la pauvreté, auront cotisé toute leur vie pour payer la retraite des générations précédentes, alors qu’eux même n’en profiteront jamais. Entre les hommes les plus pauvres et les plus riches, l’écart d’espérance de vie est de 13 ans. Ce sont en majorité des femmes, en moins bonne santé, moins diplômées. Le taux de pauvreté dans cette catégorie atteint 32%.
Repousser l’âge de départ à la retraite augmenterait encore le nombre de personnes nécessitant une pension d’invalidité ou des minima sociaux, qui ne permettent qu’un niveau de vie très faible. Pour les « seniors » dans ce « sas de précarité » entre l’emploi et la retraite, le gouvernement a déjà réduit la durée des indemnisations chômage : cette classe d’âge retrouve très difficilement un emploi après en être sortie, elle vient de voir la sécurité de l’assurance chômage diminuer, et elle va maintenant probablement rester dans cet état plus longtemps.
Cette réforme va donc précariser les plus âgés du monde du travail, tout en pénalisant les plus jeunes. En effet, si les seniors restent en emploi plus longtemps, ils libèrent des postes plus tard, ce qui ne laisse pas de place en bas pour celles et ceux qui sont en recherche d’emploi et pourraient rentrer dans l’entreprise.
Et derrière une façade féministe, la précarisation des femmes : en France, actuellement, les pensions de droit direct des femmes sont inférieures de 40% à celles des hommes. Cela s’explique à la fois par des salaires inférieurs à ceux des hommes, une forte part de métiers à temps partiel et par des carrières plus souvent hachées. Ces inégalités ne s’expliquent pas uniquement par les congés parentaux, ce qui rend leur prise en compte dans le calcul de la retraite en grande partie inefficace face à l’ampleur des inégalités.
Près de 80 % de la population française est contre cette contre-réforme qui ne se justifie pas par une quelconque impasse financière. L’audition du 19 janvier du président du Conseil d’Orientation des Retraites par la Commission des Finances de l’Assemblée apporte sur ce point, s’il en était encore besoin, un démenti flagrant que nombre d’économistes avaient déjà souligné. Le pouvoir ment et cache les véritables raisons de cette attaque contre une des principales conquêtes du monde du travail : la retraite par répartition à prestations définies. Il manquerait 12 milliards à l’horizon 2030 si l’on s’en tient aux hypothèses les plus pessimistes et vraiment il n’y aurait pas moyens de trouver de nouvelles recettes ?
Pourtant, quand il s’agit d’arroser les grands groupes d’argent public sans aucune contrepartie, là les milliards apparaissent comme par magie. 157 milliards chaque année pour être précis. C’est le coût du capital dont on ne parle jamais.
De l’argent public dilapidé sans aucune contrepartie et qui finit donc dans les poches des actionnaires : 80 milliards d’euros de dividendes et de rachats d’actions en 2022, un record absolu. Durant le premier quinquennat Macron, ce sont 15 milliards de recettes fiscales par an qui ont été abandonnées du fait d’une première vague de suppression des impôts de production et dès 2023 il remet le couvert en annulant 8 milliards par an au titre de la suppression de la Contribution Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE). Entre 2009 et 2022, le patrimoine des milliardaires a bondi de 439 % en France. La France, un « enfer fiscal », vraiment ? On se moque du monde. Avec Emmanuel Macron au pouvoir, les assistés d’en haut peuvent dormir sur leurs deux oreilles. « Le président des ultrariches », a eu le temps d’être généreux avec eux : suppression (très) rapide de l’ISF, flat tax sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax…
Et comme le précisait récemment l’économiste Gabriel Zucman : « La France est un paradis fiscal : 2% d’impôt seulement pour les 380 familles les plus riches ».
Et si l’on se penche sur la question des recettes des régimes de retraite, on constate qu’avec 1 point de cotisation supplémentaire ce sont 15 milliards de recettes pour les régimes de retraite, l’assujettissement des différents éléments de la rémunération (intéressement dans le privé, heures supplémentaires, …) ce sont 6 milliards de recettes supplémentaires tout comme une véritable politique d’égalité salariale Femmes/Hommes qui rapporterait à elle seule 5 milliards.
En résumé : de l’argent magique il y en a, et à foison, quand il s’agit d’arroser les (grandes) entreprises. Et ce sans aucune contrepartie, c’est la fête : arrosez les actionnaires avec, continuez à licencier. Par contre, pour la plèbe qui ose réclamer 12 milliards pour ne pas travailler 2 années supplémentaires après avoir charbonné toute leur vie ? Circulez, y a plus d’argent dans les caisses. Vous reprendrez gentiment 2 années supplémentaires sans broncher. Et ce, pour que le gouvernement puisse continuer ses cadeaux au capital.
Par ailleurs, l’inflation attendue par l’INSEE devrait grimper à 7% en janvier. Mais toujours pas d’indexation des salaires sur l’inflation, toujours pas de blocage des prix, toujours pas de taxation des super-profits.
Cette politique conduit à l’effondrement de l’hôpital public avec 103 000 lits d’hospitalisation détruits en 25 ans, 21 000 durant le dernier quinquennat et en pleine pandémie. C’est cette politique qui conduit à la destruction massive d’emplois dans nos services. 50 000 emplois supprimés depuis 2002. La réalité des services de la DGFIP et l’avenir qui leur est promis par le Ministre et les hauts fonctionnaires loyaux et zélés c’est la fin pure et simple du service de proximité, la remise en cause drastique des missions du secteur public local, le démantèlement à venir des structures départementales SIP, SIE, la e-administration à outrance etc, …
Pour notre part, nous serons toutes et tous dans la grève et dans la rue le 31 janvier pour défendre nos conquêtes sociales.
Fusion de la Trésorerie Paris Amendes 1ère Division et de la Trésorerie RATP
Vous prétendez que cette fusion fait sens et consensus, mais de quel consensus parlez-vous et avec qui ?
En tout cas pas avec les agents que nous avons rencontrés. Ils n’adhèrent absolument pas à ce projet.
Leurs inquiétudes sont fortes.
Vous prônez la poly-compétence alors que les agents déjà en sous effectif ne peuvent pas effectuer correctement leurs missions respectives. À la lecture de vos documents, aucune formation n’est prévue pour traiter les nouvelles missions rattachées à la nouvelle trésorerie.
Par ailleurs, vous implantez 12 emplois dans la trésorerie fusionnée (transfert des douanes) sans préciser la masse des amendes douanières prises en charge.
De plus, les conditions d’accueil sont déjà dégradées :
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- hall trop petit
- confidentialité inexistante
- obligation d’un vigile à l’intérieur
- obligation de la présence d’un cadre A pour gérer le flux de nombreux contribuables venant régler leurs amendes
- circulation des contribuables vers la sortie par l’intérieur du site (grille d’entrée baissée avant l’heure de fermeture)
Pour la CGT, cette fusion est une commande politique. Pourquoi tant de précipitation à répondre à cette commande alors que vous précisez dans vos documents l’impossibilité technique de les réaliser (impossibilité de fusionner les bases informatiques)?
La CGT réaffirme son opposition à toutes ses fusions et votera contre le projet.