Purge Fiction
« Des transferts d’assignation, il y en a toujours eu » répondit, bonhomme, notre DRFiP lorsque plusieurs centaines d’agents vinrent le 9 juillet 2019 exiger la communication de son projet pour Paris.
La CGT lui rétorqua que des pertes non compensées équivalaient à la mort lente des services. Elle l’interpella sur les incidences de ces transferts sur la Division Paye. En guise de réponse, se voulant apaisant, il indiqua que « les transferts font partie de la vie des services ». Pas d’inquiétude donc ?
Un peu plus d’un an plus tard,, le Groupe de Travail national du 25 novembre 2020 dédié aux réassignations comptables de la paye met à mal ce discours rassurant. Entre 2021 et 2024, 138 005 dossiers de paye seront redispatchés sur trois directions (Doubs, Marne et Haute-Vienne, le détail est disponible ici). Ainsi 34 484 dossiers (20 % des payes de l’État liquidées par Paris) quitteront la Division Paye de Paris entre le 1er septembre 2022 et 2023, sans compter les pertes des payes du ministère de l’Ecologie au 1er janvier 2021. Cela pourrait générer a minima la perte de 12 emplois sur 84 en 2 ans, soit 14 % de l’effectif (rappelons que la division a perdu 15 % de son effectif en 10 ans, voir second tableau).
Pour Paris, la planification des transferts s’étalera de septembre 2022 (DPJJ et DAP vers Limoges, DSJ vers Besançon) à 2023 (Défense à Chalons). Bordeaux et Rennes (DPJJ et DAP vers Limoges) ouvriront le bal en septembre 2021.
Contrairement au Centre de Gestion des Refaites (CGR) qui devra quitter manu militari Paris pour Châteaubriant en un bloc au 1er janvier 2022, la DG charcute les Divisions Paye par tranche. Mais ce sont les mêmes directions (Paris, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Lille, Fort de France) qui sont dans son collimateur.
Cyniquement habile, en procédant au saucissonnage des missions, le DG avec la complicité de notre directeur cherche à limiter les possibilités d’un embrasement de l’ensemble des agents parisiens. Mais en refusant de présenter la future carte parisienne, il les empêche de se projeter, d’envisager un avenir clair à Paris, accroissant le mal-être dans les services.
Les agents s’interrogent. Conserveront-ils leur métier ? Quel sera leur avenir sur Paris ? Ont-ils un avenir à Paris ?
Selon les règles actuelles :
-
- Les agents des sections concernées seront-ils obligés de suivre le transfert ? Non car ils ne sont pas affectés à une section mais à une division.
- Les agents perdront-ils leur métier ? Oui, s’il y a surnombre.
- Sur quels critères ? En fonction de l’ancienneté administrative. Les agents dont l’ancienneté administrative la plus faible devront opter pour un autre métier sur la DRFiP.
L’avenir de la Division Paye est-il menacé ? A ce jour, il est impossible d’y répondre. Néanmoins, la volonté du DG de vider les métropoles de leurs services n’augure pas d’un avenir radieux. Ce qui est certain est que la perte de 20 % des dossiers de la Paye Etat la fragilise.
En 2017, la Direction Générale, par la voix de ses représentants, avait indiqué qu’il n’y aurait pas de modification de la carte des SLR…tant que l’Education Nationale ne modifierait pas sa structuration administrative. Elle avait précisé qu’il n’y aurait pas lieu à spécialisation des SLR, en raison de la complexité des transferts d’assignation.
Or aujourd’hui, la valse des transferts tend vers une hyper-spécialisation : à Besançon et Limoges le ministère de la Justice, à Chalons de la Défense. La politique de suppression d’emploi et de destruction des missions à la DGFIP trouve ainsi un appui supplémentaire dans cette réorganisation
A laisser ainsi la DRFiP Paris être dépecée de pans entiers de ses missions, à sacrifier la Dépense Etat (disparition du CGR, réduction du champ de la Paye), notre directeur collabore à la destruction du réseau dont il a la charge. Dans un an, nos collègues du CGR devront quitter de force un métier auquel ils sont attachés, le cadre de vie professionnelle qu’ils ont construit pour un nouveau métier. A qui le tour ?
Le NRP et la démétropolisation doivent immédiatement retirés. Toutes les missions et toutes les implantations à Paris doivent être maintenues.