Cher-e-s collègues,
La note de la directrice générale du 30 janvier 2025 porte sur l’évolution de la mobilité interne des cadres A et A+ de la DGFiP, avec la suppression des mouvements administratifs annuels à partir du 1er janvier 2025.
Les récentes réformes au sein de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) modifient les règles de mutation, notamment pour les cadres supérieurs. La suppression des mouvements de mutation traditionnels au profit de recrutements « au fil de l’eau » suscitent de vives réactions syndicales et provoquent chez tous nos collègues un profond
sentiment d’inquiétude voire de colère légitime.
Laissés seuls face à l’employeur et privés des conditions de recrutement justes et impartiales, il y a de quoi s’interroger
sur ce nouveau dispositif, supposé mieux gérer les carrières des A et A+ mais qui en fait devrait essentiellement profiter aux directions locales, débarrassées de toutes contraintes normatives.
Le cadre devra ainsi s’adapter aux réformes qui ont pour axiome qu’elles vont toujours dans le bon sens, qu’elles ne sont jamais discutées et ont de moins en moins vocation à l’être, qu’elles sont intangibles.
La CGT s’oppose fermement aux réformes actuelles des mutations à la DGFiP, dénonçant une dérive vers des affectations discrétionnaires et in fine un affaiblissement du service public. Elle plaide pour le maintien de critères objectifs et transparents dans les processus de recrutement et de mobilité, afin de garantir l’égalité de traitement et la justice pour tous les agents.
Les principales critiques s’appuient sur plusieurs points :
1. Remise en cause de la transparence et de l’équité et risque accru de favoritisme et d’arbitraire
Laissé seul face à son employeur, y compris pendant les phases de recrutement, le cadre muni de son CV et d’une lettre de motivation ne peut compter que sur son réseau et d’éventuels entretiens avec des recruteurs qui veulent se rassurer en ne prenant en compte que les aspects métiers. Les souhaits bien légitimes des collègues en termes de mobilité géographique et professionnelle ne sont pas pris en compte. Cette dernière, tant vantée par la DGFiP reste théorique au regard des exigences de performance immédiates de ces structures locales ou nationales, soumises aux diktats des chiffres.
Quant à la force du collectif, également mise en avant par la Directrice Générale, cette individualisation marquée de la relation avec l’employeur ne peut que participer à sa dégradation voir à sa suppression.
Vous ne pourrez donc plus changer de métier au sein de la DGFiP en cours de carrière. Il est à noter que les cadres qui auraient eu des difficultés avec leur direction d’origine risquent d’être également ostracisés de ce schéma de recrutement.
2. Complexification et insécurité pour les cadres
Le système actuel permettait une planification plus claire des mobilités, alors que le nouveau dispositif rend la gestion des carrières plus imprévisible et incertain. Comment dérouler une carrière dans ces conditions ? Comment organiser ses projets familiaux et personnels ?
L’administration n’est plus responsable de l’affectation de ces cadres. La responsabilité est placée du côté du cadre, enfin « libéré » mais seul et ainsi complètement soumis aux désideratas de l’administration.
3. Impact sur la mobilité et en particulier sur la mobilité géographique
Le pouvoir de changer de poste devient moindre et fige les carrières dans la spécialité originelle. En effet, les retours des collègues qui postulent sur PASSERELLES attestent de cette absence de fluidité. Certains cadres pourraient être contraints d’accepter des postes éloignés en raison du caractère progressif du processus.
L’absence d’une vision d’ensemble sur les postes disponibles dès le départ peut pénaliser ceux qui cherchent une mutation dans des zones spécifiques.
4. Non-prise en compte suffisante des situations personnelles
Si des priorités légales sont mentionnées (handicap, enfant en situation de handicap), elles ne couvrent pas d’autres situations (rapprochement familial, double carrière, conditions de travail difficiles).
En réalité les directions pourront ne pas en tenir compte ou au contraire elles pourraient être un frein au recrutement.
La réduction possible du délai de séjour à un an pour raisons familiales reste limitée et pourrait être insuffisante dans certains cas.
5. Difficultés logistiques et surcharge administrative
Le nouveau système repose exclusivement sur l’outil PASSERELLES, dont la capacité à gérer efficacement un volume important de candidatures simultanées reste à prouver. Les A et A+ sont ainsi seuls face à l’application, qui d’ailleurs ne propose ni contact ni conseil. Seules les coordonnées de la conseillère Mobilité-Carrière sont mises à disposition sur la fiche de poste. Les RH sont désormais aux abonnés absents.
Il devient donc impossible de connaître les raisons d’une candidature non retenue, ce qui est particulièrement préjudiciable pour les cadres.
En conclusion, la CGT, comme tous les syndicats, dénonce une réforme qui fragilise les droits de tous les agents, y compris ceux des cadres supérieurs en les individualisant, accentue les inégalités et réduit drastiquement les mobilités sans offrir de garanties suffisantes en matière de transparence, d’équité et de priorité.
La CGT se tient à votre disposition pour tout sujet lié à votre situation personnelle. Vous pouvez à tout moment nous
- contacter en nous écrivant à l’adresse de la section de Paris
- Vous pouvez, enfin, consulter le site de la section de Paris