Monsieur le Président,
Les représentants du personnel ont été conviés le 3 octobre dernier à une formation sur l’action sociale ministérielle telle qu’elle existe actuellement, déclinée jusqu’au niveau local. Y était réaffirmée la place essentielle de l’action sociale dans la vie professionnelle et personnelle des agents des Finances, telle que l’énonce l’article 9 de la loi du 13 juillet 1983.
Toutefois, cette incantation cache mal la réalité du terrain où s’affirme la volonté de démanteler l’action sociale à tous les niveaux. Ce qui frappe, c’est la contradiction dans laquelle se complaît le Secrétariat Général. Alors qu’il devrait être le premier promoteur de l’action sociale ministérielle et interministérielle, il en est son fossoyeur.
Allant à l’encontre de sa vocation première, il semble être la première source de son affaiblissement :
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- Par sa politique de démantèlement du réseau des délégations départementales à l’action sociale,
- Par son adhésion aux préceptes d’efficience et de rentabilité, alors qu’il œuvre dans un domaine qui n’y est pas soumis,
- Par son choix de faire fusionner les associations gérant le logement, le tourisme social et la restauration collective dans notre ministère.
Et ceci dans un contexte de destruction du réseau des centres de finances publiques, dont le maillage territorial dense a toujours constitué la garantie d’un service public de qualité pour nos concitoyens.
Mais, ne comprenez-vous pas ce qui se trame à tous les niveaux de notre administration ? Ne voyez- vous pas que vous sciiez la branche sur laquelle nous sommes tous assis ?Ne voyez-vous pas que vous allez à l’encontre de l’intérêt général et du bien-être du personnel et de nos administrés ?A l’encontre de nos propres emplois et de l’avenir de l’action sociale dans nos ministères ?
Sous prétexte de renforcer l’action sociale (sic) et de la défendre, tout est fait pour provoquer son effondrement et la perte des moyens à disposition pour améliorer les conditions de travail, de vie et de rémunération des agents.
En fait de simplification, d’amélioration de la lisibilité de l’action sociale, on assiste en réalité à la mise au pas de tous les secteurs de la vie humaine qui échappent encore à la rapacité du capital. Tout ce qui constitue le service public, l’existence d’une fonction publique au service du plus grand nombre et attachée à l’égalité de tous devant la loi, est détruit au détriment de la population dans son ensemble.
Nous, représentants du personnel CGT finances, nous nous élevons contre cette mort programmée de nos missions, contre la mise à bas de nos moyens de travail et de subsistance!!
Nous disons non à la fin de l’action sociale !!! Cette dernière doit être sanctuarisée, préservée etaffranchie de tout principe de rentabilité économique ou d’efficience!!
Non à la fusion des trois associations en charge de la Restauration, du logement et du tourismesocial pour des motifs de pure rationalité économique et comptable!!
Nous appelons à la résistance et au soutien de toutes les actions de nos collègues et camarades pourrejeter la régression sociale promise par ce gouvernement. Il est de notre devoir d’éclairer nos concitoyens sur les mécanismes à chaque fois à l’œuvre pour casser tout ce qui relève du service public :
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- Baisser les effectifs pour vider les services de leur personnel et destruction des moyens à disposition tant matériel que financier et humain,
- Organiser l’incapacité des services à remplir leurs missions afin de pouvoir les dépecer,
- Favoriser le passage au privé des missions actuellement de la compétence de l’action publique.
Concernant Paris, nous constatons une dégradation des conditions de travail sur les sites avec un grand nombre de postes vacants dans les services, des agents en souffrance au travail et manquant de soutien dans l’exercice de leurs missions.
Nous constatons aussi le mépris du Directeur Général envers les agents, par sa non communication de la carte de la géographie revisitée pour Paris, la Corse et les DOM, et par sa légèreté dans les réponses vagues et sans consistance qu’il a données aux agents qui sur le site de Saint-Sulpice l’ont interpellé.
Concernant plus précisément les questions propres à l’action sociale, nous notons que le problème du logement est plus que jamais à l’ordre du jour des problèmes rencontrées par les agents sur Paris et sur tout le territoire : nationalement, une centaine d’agents nouvellement affectés sont actuellement sans logement et, sur Paris, pour 2018, seules 33 demandes ont été satisfaites sur 759reçues.
De même, sur Paris, des sites restent sans solution de restauration satisfaisante ou pérenne(Argonne, Sainte-Hyacinthe, Grandes carrières, Saint-Sulpice), ce qui nous semble totalement anormal, la restauration collective étant du ressort de la responsabilité de l’État employeur.
Concernant le CDAS et l’ordre du jour prévu (actions santé publique, Arbre de Noël…), la CGT comme les autres OS se sont associées pour une motion commune touchant aux autorisations d’absence.
Nous interviendrons dans le cours de la discussion et des échanges, sur les points qui nous semblent les plus importants, notamment sur :
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- le budget 2019 (renouvellement de la demande de levée de la réserve, utilisation du reste à consommer du CAL) et les actions pour 2020 notamment en direction des retraités,
- l’analyse du CRA (les conférences de prévention en matière de santé en baisse budgétaire,l’augmentation du poste « prêts sociaux et aides pécunières » entre 2017 et 2018, le problème du don du sang (seulement 461 donneurs dont 401 prélèvements sur 15 000 agents actifs)),
- le lien à faire entre Arbre de Noël et les Cesu « garde d’enfants 0-6 ans » et « 6-12 ans »,
- le marché propre des chèques cadeaux et les difficultés constatées,
- le moindre succès cette année des colonies de vacances de la Toussaint sur certaines des propositions de séjours proposées et les solutions envisagées pour les valoriser.
- la situation de l’Argonne, pour laquelle nous avons demandé qu’un point complet soit fait(historique sur la restauration sur ce site, problèmes propres au site rendant la restauration collective problématique, situation actuelle et évolutions futures).
- les correspondantes sociales et leurs attributions dans le cadre de l’action sociale.